Reconversion de la centrale de Cordemais. Le ministère de la Transition écologique valide officiellement le projet Écocombust

Victoire pour les salariés de la centrale thermique de Cordemais, en Loire-Atlantique. Le ministère de la Transition écologique a officiellement donné son assentiment ce vendredi 20 janvier pour qu'elle soit reconvertie en centrale biomasse, pérennisant ainsi les emplois du site.

L'engagement des salariés de la centrale EDF de Cordemais a payé. Le ministère de la Transition écologique a confirmé ce vendredi la transformation de la centrale à charbon en usine de fabrication de pellets et en centrale biomasse.

"L'usine de black pellets portée par Paprec et EDF verra le jour sur le site de la centrale", se réjouit le syndicat CGT de la centrale.

C'est une énorme victoire des travailleurs organisés par la CGT pour pérenniser les emplois du site !

CGT de la centrale EDF de Cordemais

"Cela permet de créer de nouveaux emplois et d'inscrire tous les emplois existants dans la transition énergétique", poursuit le syndicat. Il annonce également que "les 1 200 mégawatts générés par Cordemais sans charbon à partir de 2027 pourront sécuriser le réseau au minimum jusqu'en 2030 et certainement au-delà en fonction du futur rapport de RTE".  

Une lutte menée par les salariés de la centrale

Ce sont les salariés qui sont à l'origine de ce projet de reconversion, dénommé Écocombust. Depuis la COP 21 de Paris, la nécessité de corriger le bilan carbone des industries a scellé le le sort de cette centrale thermique, l'une des quatre dernières de France, qui fournit 25% des besoins des Pays de la Loire en électricité.

Pour ne pas la fermer et perdre leurs emplois, les salariés de la centrale ont imaginé la possibilité de transformer les déchets de bois (industriels et ménagers comme des meubles) en granulés (ou "pellets"). Ces pellets seraient ensuite brûlés pour produire de la chaleur, et de l'électricité. 

Cette centrale biomasse permettrait à la centrale d'atteindre la neutralité carbone. Et de sauvegarder ses 650 emplois directs. 

Un projet longtemps en sursis

Le projet Écocombust représente un investissement de 100 millions d'euros, et a fait l'objet de nombreux revirements.

En juillet 2021, le gouvernement avait officialisé l'abandon du projet. EDF s'y était intéressé un moment avec Suez, mais Suez n'a pas souhaité donner suite pour des raisons économiques. 

Mais le 16 février 2022, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a relancé le projet en annonçant un AMI (appel à manifestation d'intérêt) devant la commission du développement durable et de l'aménagement durable à l'Assemblée Nationale.

L'AMI visait "des projets de 80 000 tonnes de granulés par an réalisables rapidement". La ministre avait appelé les promoteurs d'Écocombust à s'y intéresser, saluant leur travail "remarquable et constructif"

Prochaine étape : concrétiser

Les porteurs du projet ont saisi l'opportunité, après un combat qui a duré sept années, mu par le soutien ardent de salariés investis et de la CGT, convaincus que leur centrale peut s'inscrire dans la transition énergétique.

Ils avaient déclenché une grève le 12 janvier dernier pour mettre la pression à l'Élysée quant à la validation du projet. La validation obtenue, Écocombust va désormais devoir passer de l'idée à l'application concrète. 

"Le combat continue sur la mise en place de cette usine pour aller chercher des emplois au statut et une organisation digne de Cordemais", annonce le syndicat CGT de la centrale.

Le documentaire "La France en vrai : Cordemais, le charbon en sursis" de Nicolas Combalbert est disponible en replay sur france.tv

Auteur : Nicolas Lambert - Réalisation : Nicolas Combalbert  - Une Production Paramonti  - Délégué antenne et contenus Olivier Brumelot

►Emmanuel Faure a reçu dans "Ça se passe ici" le délégué syndical de la CGT de la centrale Gwénaël Pagne et le réalisateur du film Nicolas Combalbert.

L'actualité "Environnement" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Pays de la Loire
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité