Les salariés travaillant dans les grandes agglomérations de la région perçoivent des salaires plus élevés, selon une étude de l’INSEE, publiée ce mardi 22 octobre. Les villes concentrent davantage de cadres et professions intermédiaires.
L’étude de l’INSEE, publiée ce 22 octobre, établit que la moitié des salariés du secteur privé des Pays de la Loire gagnent plus de 12,87 € net de l’heure, en 2022, proche de celui des salariés du secteur privé des autres régions françaises (hors Ile-de-France) : 12,89 €. Pour mémoire, le salaire minimum légal était de 8,76 € la même année.
L'étude relève des disparités selon que les salariés travaillent en zone urbaine ou rurale. Les salariés des grandes villes de la région perçoivent des rémunérations plus élevées, notamment à Nantes, où le salaire médian est de 13,83 €. À Saint-Nazaire, il s’établit à 13,17 €.
Dans la région, les 10 % des salariés les moins bien rémunérés perçoivent un salaire horaire inférieur à 9,52 €, tandis que les 10 % des salariés les mieux rémunérés reçoivent plus de 22,71 €.
Nantes concentre 31 % des emplois
Sur les 23 zones régionales identifiées par l’INSEE, les bassins d’emplois de Nantes, Saint-Nazaire, Le Mans, Angers et Laval représentent 59 % des postes salariés. La zone de Nantes regroupe à elle seule 31 % des postes.
Cette concentration des emplois s’expliquent notamment par la présence de gros employeurs et un nombre élevé "d’emplois dits stratégiques, à fort contenu décisionnel. Ils favorisent une dynamique d’innovation et stimulent l’activité locale en attirant dans les territoires des cadres au pouvoir d’achat élevé", souligne l'INSEE.
Il s’agit particulièrement des salariés travaillant dans les secteurs de la conception/recherche, la culture et les loisirs, la gestion d’entreprise, les prestations de conseil, d’analyse ou d’expertise, ou encore le commerce interentreprises.
Les ingénieurs et cadres techniques plus nombreux dans les agglomérations
La région compte 7,7 % d'ingénieurs et cadres techniques, particulièrement nombreux dans la zone d’emploi de Nantes (13,5 %) et dans les autres zones d’emploi dotées de grandes agglomérations telles que Saint-Nazaire (7,0 %), Cholet (6,0 %), Angers (5,8 %) ou Le Mans (5,7 %).
Leur salaire (21,39 €) est deux fois plus élevé que celui des ouvriers non qualifiés (10,69 €). Cette catégorie socio-professionnelle est surreprésentée dans les zones d’emploi où l’industrie prédomine. La part des ouvriers non qualifiés est deux fois plus élevée dans les zones de La Ferté-Bernard (19,8 %) et de Sablé-sur-Sarthe (18,1 %). Ils sont, à l'inverse, sous-représentés dans la zone de Nantes (6,3 %).
À Saint-Nazaire, "la moindre part d’ouvriers non qualifiés au profit d’une part plus élevée d’ouvriers qualifiés participe à l’élévation du salaire médian de la zone", relève l'INSEE. Les ouvriers qualifiés de la zone d’emploi de Saint-Nazaire présentent le salaire médian le plus élevé des ouvriers qualifiés de la région.
Certains secteurs d’activité tirent les salaires vers le haut
Les disparités de salaires entre les zones d’emploi s’expliquent aussi par les secteurs d’activités. Ainsi, la rémunération est plus faible dans les secteurs de la fabrication de textiles, industrie de l’habillement et industrie du cuir et de la chaussure et de l’industrie agroalimentaire, dans la plupart des secteurs industriels.
Le secteur de la fabrication de matériels de transport figure, lui, parmi les dix secteurs d’activité dont le salaire médian est le plus élevé de la région, souligne l’INSEE. "Ce secteur représente dans les zones d’emploi de Saint-Nazaire et de Sablé-sur-Sarthe respectivement 13 % et 7,4 % des postes contre 2,7 % sur l’ensemble des zones d’emploi régionales."
Au Mans, c’est le secteur des activités financières et assurances qui tire le salaire médian vers le haut. Il représente 7,9 % des postes de la zone d’emploi.
"À l’inverse, la concentration de certains secteurs d’activité, moins rémunérateurs, participe à un salaire médian plus bas sur le territoire concerné. C’est le cas dans la zone d’emploi d’Alençon, où la part de postes du secteur de l’hébergement médico-social et l’action sociale sans hébergement est la plus élevée, 15,4 %".
Le salaire des femmes inférieur de 10,5 % à celui des hommes
Au niveau régional, le salaire médian des jeunes de 15 à 24 ans est inférieur de presque un tiers (31,5 %) à celui des 40-59 ans. Cet écart est encore plus marqué chez les cadres,"les ingénieurs et cadres techniques de 40-59 ans gagnent 73,0 % de plus que ceux de 15-24 ans, tandis que cet écart n’est que de 18,8 % chez les ouvriers qualifiés".
Le salaire horaire médian net des femmes est inférieur de 10,5 % à celui des hommes. Cet écart est plus ou moins marqué selon les zones d’emploi : il va de 6,1 % dans celle d’Angers à 18,1 % dans celle de Saint-Nazaire. L’INSEE souligne également qu’un salarié à temps partiel touche 2 % de moins de l’heure qu’un salarié à temps complet.
L'institut national de la statistique et des études économiques souligne que les salariés des grandes villes de la région perçoivent en moyenne un salaire plus élevé. Ainsi, un salarié de la zone d'emploi de Nantes touchera en moyenne 7,0 % de plus qu’un salarié ayant les mêmes caractéristiques.
"De même, le salaire sera en moyenne plus élevé de 2,6 % dans la zone d’emploi de Saint-Nazaire, de 1,8 % dans celle du Mans, de 1,4 % dans celle d’Angers et de 1 % dans celle de Cholet."
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