ArcelorMittal : le géant de la sidérurgie envisage la fermeture du site industriel de Denain

C'est un nouveau coup dur pour l'industrie dans la région. Le géant de l'acier Arcelor Mittal a annoncé mardi 19 novembre 2024, la possible fermeture de deux sites de services industriels, à Reims (Marne) et Denain (Nord). En tout, 130 emplois seraient supprimés. Les élus du Denaisis s'alarment de cette nouvelle saignée.

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Au lendemain de l'annonce de leur direction, les salariés du site ArcelorMittal de Denain se sont mis en grève. Ils occupent le site qui est à l'arrêt. Ludovic Bouvier de la CGT-Metallurgie raconte : "ils viennent de prendre un coup de massue. Ils ne s'y attendaient pas". Il poursuit : "Symboliquement, c'est important parce que c'est Denain avec son traumatisme. Le peu qu'il reste de la sidérurgie, on nous l'enlève. Ce n’est pas possible. On vient de vivre Valdunes, appendice d'Usinor et ça continue".

Symboliquement, c'est important parce que c'est Denain avec son traumatisme. Le peu qu'il reste de la sidérurgie, on nous l'enlève.

Ludovic Bouvier, CGT-Metallurgie 59/62

Une trentaine d'emplois menacés

Dans un communiqué, la direction du géant de l'acier explique : "La direction de la société ArcelorMittal Centres de Services a réuni les membres de son CSE afin de les informer d’un projet de réorganisation de la société et d’adaptation de ses capacités de production. Ce projet inclut le possible arrêt des sites de production ArcelorMittal Centres de Services de Reims et de Denain".

Le géant de la métallurgie, qui possède une quarantaine de sites en France et emploie 15 000 personnes, évoque un contexte économique difficile. 

Les élus s'insurgent

Immédiatement, les élus du secteur ont réagi à cette annonce qui concerne une trentaine d'emplois dans le Nord à Denain.

Le député du Nord, Sébastien Chenu (Rassemblement national) rappelle que le territoire a été sévèrement éprouvé par les fermetures de sites depuis 40 ans : "C’est un nouveau coup dur pour notre industrie, particulièrement dans ma circonscription après les récentes mobilisations des ouvriers comme à Valdunes, alors que les fermetures d’Etex-Eternit ou Usinor sont encore vives dans toutes les mémoires".

La maire de Denain, Anne-Lise Dufour-Tonini (Parti socialiste) est très remontée. Elle a déclaré sur les réseaux sociaux : "Au moment où Denain relève la tête, au moment où Denain se redresse, au moment où 80 hectares de friches industrielles sont reconvertis au service du développement économique, industriel et commercial, je prends cette annonce comme un coup de poignard". 

Difficulté automobile

ArcelorMittal France justifie cette possible décision par "un contexte économique difficile". L’un de ses principaux marchés, l’automobile, subit depuis la pandémie du Covid, une crise importante. Le géant de l'acier affirme être "confronté à une forte baisse d’activité chez ses clients industrie et automobile qui s’est accélérée ces derniers mois".

Acier chinois

L’acier européen est concurrencé par des produits chinois. La Chine affronte une surproduction dans son marché local, et elle écoule son acier en Europe en cassant les prix. Aujourd’hui, près de 30 % du marché européen est pris par des produits chinois.

Pour Ludovic Bouvier de la CGT-Metallurgie cette annonce, si elle fait mal à Denain, laisse en présager d'autres, plus violentes, dans le secteur de l'automobile. "Quand les profits diminuent, désormais, on licencie immédiatement. On est dans une fuite en avant et c'est systématiquement, le travailleur qui prend".

La direction d'ArcelorMittal France "invite les partenaires sociaux à une prochaine réunion fin novembre dans le cadre du processus d’information - consultation". Les salariés devraient alors en savoir davantage sur leur avenir. 

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