Les syndicats FO et Sud ont manifesté ce vendredi 10 février devant le conseil métropolitain à la Cité des Congrès pour dénoncer les conditions de travail et la négociation annuelle obligatoire(NAO) en signature.
Une banderole plantée au pied de la cité des congrès de Nantes, des drapeaux FO bien visibles, et une forte détermination à se faire entendre. Ce vendredi 10 février, une poignée de salariés FO de la Semitan, Société d'économie mixte des transports en commun de l'agglomération nantaise a tenté d'interpeller et de sensibiliser la maire de Nantes et ses élus réunis à la cité des congrès en conseil métropolitain.
Effort sur les salaires
Des tracts leur ont été distribués. Ils dénoncent des conditions salariales mal revalorisées et de la "maltraitance au travail ".
En cause: la négociation annuelle obligatoire ou NAO, mise à signature ce vendredi 10 février. La direction de la Semitan leur propose une hausse de 4% de leurs salaires. Quant les syndicats en demandent 6,2%.
Parmi les élus interpellés, Pascal Bolo, 7ème adjoint à la maire en charge notamment des affaires générales, de la circulation, du stationnement, des finances, des polices spéciales et de l'évaluation des politiques publiques. Les syndicats sur place ont obtenu une fin de non recevoir et ont déploré d'après eux un "échange non constructif".
Contacté, l'élu de la métropole nantaise nous a renvoyé vers la direction générale de la Semitan. "C'est à tort que les représentants FO de la Semitan ont cru pouvoir trouver une réponse à leurs revendications au conseil métropolitain. C'est la direction générale qui conduit les négociations et qui en est pleinement responsable".
Maltraitance au travail
Les salariés, remontés, dénoncent également leurs conditions de travail. "Nos services sont changés régulièrement la veille pour le lendemain, c'est très contraignant pour nos vies de famille", explique Erwan Rouxel, représentant syndical FO Semitan.
D'après lui, les salariés de la conduite, (soit près de 65 % des salariés) sont les plus impactés.
FO et Sud reprochent également à la direction de la Semitan une mauvaise gestion de leurs heures lors des débrayages. "Lorsque nous en sommes en grève, on nous prend des heures qu'on avait mise de côté pour combler nos heures de débrayage. On ne peut pas laisser faire ça, nous allons attaquer la Semitan aux prud'hommes, via l'Union Départementale FO Transport", annonce Erwan Rouxel.
Zéro-bus, zéro-tramway
D'après le syndicat FO, sur les 2200 salariés de la Semitan, lors des récents débrayages contre la réforme des retraites ou pour leurs conditions de travail et leurs salaires, environ 30% des salariés suivent la grève.
Et le mouvement pourrait se durcir.
On ne compte pas se laisser imposer la NAO, avec le syndicat Sud, nous appelons à une action 'zéro-bus, zéro-tramway' sur toute la métropole nantaise le 23 février prochain, jour du match Nantes-Juventus.
Erwan RouxelReprésentant syndical FO Semitan
Du côté de la direction de la Semitan, on explique que "trois réunions de négociations ont été tenues au cours desquelles la direction a formulé et fait évoluer ses propositions en matière de rémunération". L'accord proposé aux organisations syndicales propose bien une augmentation générale de 4% à compter du 1er janvier 2023, et des dispositions sectorielles."
Nos propositions sont significatives et induisent une augmentation de 4,6 millions d’euros sur la masse salariale de la Semitan.
La Direction de la Semitan
Si la direction ferme plutôt le dialogue quant à la revalorisation des salaires, elle semble plus ouverte à la discussion sur les conditions de travail. Elle nous a précisé que "l'évolution des cycles de travail pourraient être réadaptés à partir de septembre selon les besoins d'équilibre vie pro-vie perso des conducteurs, tout en continuant d'assurer l'offre de transport nominale".