Le joaillier nantais est aussi reporter et réalise un documentaire sur les mines d'or en Guyane... Les mines légales et les autres

Raphaël Griffon est joaillier créateur à Nantes. Mais il s'intéresse aussi à l'origine des matériaux qu'il utilise. Il revient de Guyane où il a pu filmer les activités illégales des orpailleurs clandestins mais aussi les mines d'or officielles, autorisées par l'Etat français. Il présentera son documentaire le 30 juin au théâtre Graslin, à Nantes.

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Raphaël Griffon est un passionné. S'il a repris l'entreprise familiale de joaillerie à Nantes, ce n'est pas par obligation filiale mais parce qu'il a eu un coup de cœur pour les matières précieuses.

Installé avec d'autres créateurs depuis quelques années dans un atelier proche de la cathédrale de Nantes, il fait de temps en temps ses valises pour aller aux quatre coins de la planète, là où se trouvent les filons qui fournissent ces matériaux qu'il aime travailler.

"On voyait les Chinois trafiquer"

Raphaël vient de rentrer de Guyane où il est allé avec son cousin photographe, Louis Brunet. Il a réalisé sur place un documentaire de 52 minutes intitulé "La chair des Dieux" qu'il présentera le 30 juin prochain lors d'une conférence au théâtre Graslin à Nantes. 

"C'était une vraie expédition, explique celui qui se présente comme "joaillier reporter". On se déplaçait en hélico, 4X4, pirogue et on restait jusqu'à 15 jours sur certains sites. On s'est retrouvés au Suriname dans des zones connues pour être dangereuses, sur le fleuve Maroni. On voyait les Chinois vendre le matériel aux orpailleurs. On a filmé en caméra cachée les Brésiliens et les surinamais qui passent la frontière la nuit pour aller chercher de l'or en Guyane française." Sur des sites interdits d'exploitation.

voir la bande-annonce du documentaire de Raphaël griffon.

Raphaël Griffon veut dénoncer le trafic d'or dont souffre la Guyane, où les orpailleurs clandestins utilisent du mercure pour capter le métal précieux.

"En Guyane, pour une tonne d'or produite légalement, il y a 10 tonnes volées, dénonce le joaillier baroudeur. Les clandestins utilisent du mercure pour amalgamer l'or. S'il y a de l'or dans la boue, il va s'amalgamer avec le mercure et sera plus facile à sortir. S'il y a une tonne d'or de sortie, c'est qu'il y a une tonne de mercure d'utilisée" avec les conséquences environnementales que l'on sait.

Des méthodes plus respectueuses de l'environnement

Raphaël Griffon a rendu visite aussi à des petites exploitations légales qui respectent la loi et qui utilisent d'autres techniques que le mercure pour exploiter les filons.

"Il y a des petites mines qui ont réussi à mettre en place des façons de travailler respectueuses de l'environnement, assure Raphaël Griffon, et avec une revégétalisation du site après exploitation."

Le témoignage d'une amérindienne

Le 30 juin, pour sa conférence où il projettera son documentaire, le "joailler reporter" a invité aussi un colonel, ancien commandant du 3ème régiment étranger d'infanterie qui lutte en Guyane contre l'orpaillage clandestin, un directeur de mine d'or et une ingénieure géologue.

Et, pour apporter un autre témoignage, une représentante de la nation amérindienne sera également présente. Une population qui souffre beaucoup de l'exploitation illégale de l'or.

"La chair des Dieux", le 30 juin à 19h30 au théâtre Graslin à Nantes. 45€.

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