Le mildiou, ennemi des viticulteurs, des maraîchers et des jardiniers amateurs, comment lutter ?

Le mildiou, maladie causée par des champignons minuscules, autrement appelée maladie de la vigne a fait de nombreux dégâts dans les vignobles et cultures de la région. En cause notamment, les fortes précipitations depuis la fin du mois de mars. Comment en venir à bout ? Voici quelques informations et astuces.

C'est un champignon qui fait des ravages. Le cauchemar des viticulteurs, des vignerons et des maraîchers amateurs ou professionnels. Lorsqu'il s'attaque à une plante, il la décime.

Le mildiou a fait son retour cet été dans un grand nombre de vignobles, de champs et de jardins français. 

Ses cibles préférées sont la vigne, la tomate, les pommes de terre, la salade ou encore les courges.

Une francisation de "Mildew"

Mais avant de s'attaquer à ce phénomène, commençons par ce mot aussi déroutant qu'amusant. D'après quelques sites spécialisés, le mildiou serait donc une francisation phonétique du mot anglais "mildew", qui signifie moisissure. 

Lorsqu'elle s'attaque à une plante, la maladie génère des taches brunes ou une apparence de moisi blanc légèrement poilu. Tel un poison qui se diffuse, il provoque un flétrissement de la feuille, voire de toute la plante jusqu'au pourrissement du fruit. Peu ragoûtant et surtout désolant pour les agriculteurs et les viticulteurs. 

Récolte diminuée de moitié

Cette année, la récolte s'annonce compliquée eu égard à la maladie.

"Normalement, la moyenne de récolte du vignoble est autour de 55 hectolitres par hectare. Cette année, elle sera plutôt autour de 20 à 25 hectolitres par hectare", précise Sonia Debuissy, conseillère viticole à la chambre d'agriculture des Pays de la Loire.

On n'a pas été épargné, mais normalement on devrait pouvoir faire une bonne moitié de la récolte, quand même

Sonia Debuissy

Conseillère viticole à la chambre d'agriculture des Pays de la Loire

 

Quelles solutions ?

La première solution, c'est l'utilisation en amont, en préventif, de produits phytosanitaires – pour l'agriculture conventionnelle – , ou de produits bio pour l'agriculture biologique qui doivent permettre de lutter contre l'humidité et l'implantation du champignon sur les plantes.

Mais d'après la spécialiste, les dommages peuvent être plus lourds pour les vignerons en bio ou biodynamie. 

"En bio, on n'a le droit d'utiliser que des produits qu'on appelle de contact. Des produits de lutte contre le mildiou qui restent en surface de végétal. Or, s'il pleut trop, le produit se retire rapidement de la surface des feuilles. Donc, vous devez repasser en permanence pour remettre du produit sur les feuilles, cela est plus fastidieux".

Deuxième astuce : aérer les feuillages. Une technique délicate qui se prévoit assez tôt et qui consiste à réaliser un ébourgeonnage. " Les entassements de végétation ou de grappe vont favoriser les conditions humides que le champignon va apprécier donc l'idée, c'est de faire respirer les feuillages", explique Sonia Debuissy.

La conseillère viticole précise cependant que cette technique est très peu utilisée dans les vignobles de la région puisqu'elle peut être contre-productive.

"Moins il y a de feuillage, moins il y a de végétation, et donc moins de sucre produit par la plante et donc moins de tanin, bref tout ce qui fait la richesse de la récolte".

Côté maraîchage et culture de tomates très touchées cet été aussi, les moyens pour lutter contre le mildiou sont presque les mêmes, et souvent simplement liés à du bon sens comme :

  • Choisir des variétés tolérantes ou résistantes au mildiou
  • Éviter les plantations trop à l'ombre qui ralentit le temps de séchage des feuilles en cas de pluie
  • Arroser bien au pied du plant pour éviter de mouiller les feuilles
  • Aérer les cultures et effeuiller régulièrement
  • Supprimer les fleurs, fruits ou plants malades dès les premiers symptômes

Gare à la canicule

Qu'on se rassure tout de même, au stade où en sont les vignes actuellement, il n'y a plus de risques de contamination des grappes. Les vendanges devraient avoir lieu vers la mi-septembre. 

Mais un risque pouvant entraîner un autre, après l'excès de pluie, gare à l'excès de chaleur. Une canicule pourrait à nouveau abîmer les raisins. 

"Si on avait des épisodes de forte chaleur qui durent très longtemps, on pourrait avoir un phénomène d'échaudage, comme si les grappes attrapaient un coup de soleil. Et cela pourrait occasionner de nouveaux dégâts", explique Sonia Debuissy avant de relativiser : 'Pas de panique, on n'en est pas là".

Le climat reste maître des récoltes. Et le mildiou, lui, a ses raisons que le raisin ignore.

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