C'est le ventre de Nantes, mais également de toute la côte atlantique. Le Min de Nantes Métropole fournit les professionnels jusqu'en Bretagne et jusque dans la Sarthe. L'été, il connaît un pic d'activité grâce au tourisme et aux marchés de plein air.

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Elle a pris la route vers trois heures du matin, pour être avant six heures sur le carreau des producteurs, sous l'une des halles du MIN de Nantes Métropole. Chantal Le Meur tient un commerce du côté de Quimper, et elle est prête à faire tous les efforts pour les fruits et légumes de Philippe Méchinaud, un maraîcher de Haute-Goulaine, spécialisé dans les herbes aromatiques.

"Deux fois par semaine, on fait deux heures aller, deux heures retour, mais c'est à ce prix-là qu'on peut tenir. Si c'est pour vendre la même chose que la grande distribution, il n'y a aucun intérêt. Par rapport à tous les commerces qui achètent avec des centrales, nous on préfère choisir notre marchandise. C'est Philippe qui sélectionne ses variétés, ça n'a rien à voir, il suffit de goûter ses produits pour être complètement convaincus."

Sur le carré des producteurs, l'étal de Philippe Méchinaud ressemble à un stand de marché, mais en plus conséquent. Tout autour de la caisse, des palettes de tomates, d'aubergines, de radis, et des cagettes entières d'herbes aromatiques, hysope, lavande, livèche ou marjolaine forment comme un muret. Dans moins d'une heure et demie, l'endroit sera redevenu un immense parking vide, mais pour l'instant, c'est encore le ballet des camions et des transpalettes entre les différentes "boutiques" de producteurs.

Jusqu'à 5 000 acheteurs par jour

Pour les maraîchers du pays nantais, l'été correspond à un pic d'activité : les légumes arrivent à pleine maturité, et le tourisme assure des débouchés aux productions, explique Philippe Méchinaud.

"En juillet, on a encore les Nantais qui sont là. Après, le mois d'août, c'est un peu plus calme. On a la côte qui tire, mais les restaurants et traiteurs nantais sont fermés. Le mois de juillet, c'est vraiment le plus gros mois de l'année pour nous."

En ce moment, le Min voit défiler jusqu'à 5 000 acheteurs par jour. Restaurateurs, traiteurs dont l'activité a repris depuis le mois de mai, mais également les détaillants des marchés de plein air, plus nombreux en été sur la côte.

Alors que le jour se lève, Pascal Sauvaget termine de charger son camion, qui permettra d'achalander les stands qu'il tient sur la côte vendéenne, et à l'intérieur des terres, jusqu'à Luçon :  "On a 4 marchés de plus l'été, par rapport à l'hiver. Et puis l'été, on passe un peu de volume, quand même, avec les vacanciers."

"Sur les marchés de Pornichet-La Baule, c'est principalement l'été. C'est 6-7 fois ce qu'on fait l'hiver. Pornichet, ça dort l'hiver", confirme Sofiane Sahnoun qui vient de Saint-Nazaire deux à trois fois par semaine, pour alimenter les marchés de La Baule, Pornichet et Saint-André des Eaux. Comme son père avant lui, il préfère acheter des fruits et des légumes français, mais ce n'est pas toujours possible.

Cette année, par exemple, toutes les cerises qu'il trouve au MIN viennent d'Espagne. La faute aux gelées printanières qui ont détruit la grande majorité des productions françaises. Les fruits qui ont tenu ont mauvaise mine, comme ces abricots à la peau mouchetée de brun, qu'un autre détaillant extrait de la cagette qu'il s'apprête à charger, pour montrer l'étendue des dégâts : "Ce sont tous les impacts de grêle. Ils ne sont pas mauvais, mais ils sont moins beaux que les abricots espagnols."

 

Du MIN au marché

8 heures du matin, les commerçants déballent encore le poisson de la nuit, et les premiers clients choisissent déjà leurs fruits et leurs légumes. Sous les halles de la Bernerie-en-Retz, les commerçants sont plus nombreux et le marché s'étale dans les rues adjacentes. La fréquence, aussi, augmente pendant l'été : le reste de l'année, les halles restent désertes le mardi.

Pour les revendeurs, comme Serge Brosseau, il faut en permanence courir entre le MIN, les différents marchés de la côte, et les petits maraîchers du coin, qui fournissent l'essentiel de son étal : "Nos journées, c'est 3 heures et demie du matin, puis l'après-midi, je vais faire la tournée des petits producteurs, pour les légumes que je vendrai le lendemain."

Même pour les producteurs qui vendent directement, le MIN reste un incontournable. Maud Savina, maraîchère bio installée à Chauvé, dans le Pays de Retz, y achète des citrons et des fruits, pour apporter plus de diversité sur ses tréteaux.

Mais pas question de lésiner sur la qualité : les clients veulent consommer des fruits et des légumes locaux, comme cette parisienne, en vacances sur la côte : "Je préfère payer un peu plus cher... mais au moins, qu'ils soient très bons.

 

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