Le personnel de l'hôpital psychiatrique Saint-Jacques de Nantes en grève

Le personnel de santé psychiatrique nantais a répondu ce mardi 29 novembre à l'appel national de quatre syndicats. En psychiatrie, ce qui est important c'est la présence humaine pour pouvoir être réellement à l'écoute. Aujourd'hui tous les grévistes présents dénoncent justement le manque de temp à consacrer aux soins.

Ils sont une soixantaine de soignants de Nantes et d’ailleurs à se retrouver devant le parvis de l'hôpital Saint-Jacques de Nantes pour alerter sur l’état des services de psychiatrie.

Face à la fermeture de lits dans la région le CHU Nantes accueille les patients en psychiatrie des autres département de la région.

Une dégradation des soins faute de temps

"On se retrouve avec des patients qui viennent de loin, c'est compliqué pour les familles et pour nous on ne les connait pas" explique Thierry Creis représentant SUD du CHU de Nantes

"On est là mais on est pas avec eux et ça c'est insupportable" c'est le cri du cœur de Béatrice Peron-Soubra infirmière psychiatrique depuis plus de 30 ans à l'hôpital Saint-Jacques de Nantes et élue du personnel CGT du CHU de Nantes.

Elle dénonce la prise de distance avec ses patients faute de temps.

On répond aux demandes de nos patients à la va-vite, dans le couloir. On est phagocyté par tout ce qui est administratif, informatique. A courir aussi après le matériel comme les médicaments, les compresses mais aussi des choses aussi élémentaires que des couvertures. Il faut savoir que ce qui compte en psychiatrie c'est de retrouver un sommeil réparateur. Si les patients ont froid ils ne peuvent pas dormir malgré leurs traitements donc ca retarde leur rétablissement psychique

Béatrice Péron-Soubra

infirmière psychiatrique depuis plus de 30 ans à l'hôpital Saint-Jacques de Nantes

Des patients de toute la région

Elle aussi dresse le même constat d'afflux de patients venus de l'ensemble des Pays de la Loire.

"A Nantes on accueille les patients de toute la région : du Mans, de La Roche-sur-Yon, de Saint-Nazaire, d'Angers par exemple" souligne l'infirmière psychiatrique.

"Comme nous avons un nombre de lits fixe on ne peut pas le multiplier. Cet accueil se fait donc au détriment des patients de l'agglomération" assure-t-elle.

Il y a une explication administrative à cette surcharge sanitaire selon Thierry Creis du syndicat Sud CHU de Nantes.

"L'Agence Régionale de Santé à demandé à la direction du CHU de Nantes de prendre en charge les patients qui ne peuvent pas être pris en charge par d'autres hôpitaux de la région comme la Sarthe et la Mayenne" assure Thierry Creis.

Comme au niveau national les revendications du personnel nantais vont principalement à ce que les postes pourvus soient remplacés ainsi qu'à l'augmentation des effectifs.

Les soignants parfois démotivés

Cet afflux de travail démotive le personnel soignant , même passionné par son travail.

Moi je n'a pas le sentiment parfois de faire du bon travail. Ce qui fait que ça vient atteindre mes valeurs professionnelles. C'est parfois ce qui fait que ça me déprime de venir travailler alors que j'adore ce que je fais

Béatrice Péron-Soubra

infirmière psychiatrique depuis plus de 30 ans

L'hôpital Saint-Jacques compte 289 lits en secteur psychiatrique.

Les manifestants alertent aussi sur la présence de patients mineurs au milieu des adultes, toujours en raison du manque de lits suffisants.

Dans la secteur de la pédopsychiatrie on compte en Loire-Atlantique 6,9 lits en moyenne pour 100 000 habitants contre 16,5 lits en moyenne pour 100 000 habitants au niveau national.

Un sujet qui ne manquera pas d'être abordé à Nantes où se tient cette semaine du 1er au 3 décembre le Colloque International Villes et Santé Mentale.

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