Un élargissement pour faciliter la circulation des vélos et des piétons, de la végétalisation, une place centrale, des passerelles d'accès aux quais de la Loire mais aussi une réfection des réseaux souterrains sous le boulevard Léon-Bureau et le quai de la Fosse, c'est tout cela qui conduit à fermer le pont Anne-de-Bretagne à la circulation automobile pour un an.
Ce sera probablement une perturbation majeure de la circulation dans le centre-ville de Nantes. L'un des six ponts qui permettent de passer du centre-ville à l'île de Nantes, et donc de passer aussi au sud de la ville, fermera à la circulation automobile pendant un an, à partir du lundi 22 avril.
Le Pont Anne-de-Bretagne, est au cœur d'un immense chantier qui va du boulevard Léon Bureau au quai de la Fosse.
Un pont trois fois plus large
Concernant l'ouvrage de franchissement, le projet prévoit de l'élargir. Il sera 3,4 fois plus large. On nous annonce un "pont belvédère" avec une place centrale, des zones végétalisées. Sa largeur sera de 48 à 61 mètres selon les endroits. Des passerelles donneront, depuis le pont, accès aux piétons et aux vélos aux quais de la Loire, au nord et au sud.
Mais, alors qu'à l'origine était annoncé que la circulation serait maintenue pendant le temps des travaux, il n'est plus question aujourd'hui que de la circulation des piétons et des vélos (et des véhicules de secours).
Ce qui fait craindre aux Nantais de jolies galères et de nombreux embouteillages pour les mois à venir. On aura sans doute l'occasion d'y revenir.
Pour le moment, ce sont notamment les commerçants de cette partie de l'île de Nantes qui s'inquiètent. Même si des compensations sont prévues. Une commission de règlement à l’amiable, sera chargée "d’indemniser au mieux d’éventuelles pertes de chiffres d’affaire", disent la ville de Nantes et la Métropole.
"J'attends vraiment que la mairie et la SAMOA soient là pour nous épauler"
Audric Monfort est fleuriste sur le boulevard de la Prairie au Duc, sur l'île de Nantes. Sa clientèle est fidèle, dit-il, mais il n'est pas serein. S'il n'a pas d'inquiétudes sur la clientèle du quartier, celle qui vient en voiture pourrait bien changer ses habitudes.
"J'ai eu clientèle qui vient d'un peu partout pour acheter mon travail et mon savoir-faire, dit Audric. J'ai peur que cette clientèle ait une appréhension à venir dans le quartier."
Son commerce, comme les autres, restera accessible par le quartier République via le pont Haudaudine. Audric espère que la signalétique permettra de guider les Nantais vers cette partie-là de l'île de Nantes. La gratuité du parking Wilson (près de la grue grise) pendant la durée des travaux, pourrait être un atout, même s'il n'est pas tout proche.
"J'attends vraiment que la mairie et la SAMOA ( Société publique mandatée par Nantes Métropole pour piloter le projet d'aménagement de l'ile de Nantes), soient là pour nous épauler pendant cette période", dit Audric qui doute des aides financières et des discours rassurants de la Ville.
Faire vivre le quartier durant les travaux
Julien Grebillé vient d'ouvrir une brasserie dans le quartier. Mauvais timing pour lui. Mais, à l'époque de ce projet, la fermeture de la circulation automobile durant les travaux n'était pas à l'ordre du jour.
"On a la chance d'avoir une clientèle qui va plutôt venir à pied ou à vélo. On est moins impactés que certains autres commerçants", se rassure Julien.
Sans historique de chiffre d'affaires, il n'attend pas grand-chose lui non plus des compensations financières. "On réfléchit à des animations, dit-il. L'idée, c'est de faire vivre ce quartier pendant les travaux. On compte beaucoup sur la mairie pour nous aider à mettre en place des événements."
"Un petit commerçant qui a des difficultés ne peut pas attendre 8 ou 9 mois"
Une association d'artisans, de commerçants, de professions libérales de ce quartier a été constituée pour faire entendre les inquiétudes à la mairie. Jérôme Cuny en fait partie en tant que président de l'association des commerçants de la Prairie au Duc/Nefs. C'est elle qui a obtenu la gratuité du parking Wilson.
"Il y a des choses qui ont été accordées, reconnait-il. Il y en a d'autres qui sont encore en discussion. Tous les 15 jours, on a une réunion le lundi matin en mairie pour faire le point sur les avancées des différentes demandes."
Le calcul complexe des indemnisations ne le rassure pas. Il craint que, pour ne pas avoir de pertes financières, les commerçants commencent d'abord par travailler encore plus et licencier.
"Pour les derniers travaux sur la Prairie au Duc, les commerçants, 8 ou 9 mois plus tard, n'avaient toujours pas été indemnisés, fait-il remarquer. Un petit commerçant qui a des difficultés, il ne peut pas attendre 8 ou 9 mois. Il ferme avant que l'indemnisation arrive."
Un plan de déviation est mis en place par la Métropole ainsi qu'un renforcement des lignes de transports en commun. Des médiateurs proposeront leurs conseils de circulation aux usagers.
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