Parmi les métiers en tension qui peinent à recruter, celui de policier municipal. Un collectif de syndicats et d'associations tente de mettre la pression sur l'Etat pour revaloriser les salaires et appelle à faire grève à l'occasion des fêtes de fin d'année.
La question des salaires est au cœur de négociations depuis l'automne entre les organisations syndicales et le gouvernement concernant les policiers municipaux.
Un collectif composé de plusieurs syndicats et associations appelle ces fonctionnaires territoriaux à faire la grève des interventions à l'occasion des fêtes de Noël et du Nouvel An.
Ils demandent entre autres un relèvement des grilles indiciaires, estimant que la profession est mal payée et que leurs collègues de la police nationale ont de meilleurs avantages sociaux.
Un sentiment d'injustice
Cet appel à la grève sera suivi d'une journée nationale d'action le 3 février 2024 devant les préfectures de région.
"Les policiers municipaux, à 35 ans de service, partent généralement avec, entre 1 200 et 1 400 euros de retraite par mois. C'est un sentiment d'injustice. Nous sommes primo-intervenants sur la voie publique. On reçoit les mêmes cailloux que nos collègues de la police nationale et en fin de carrière, on n'a rien. Et bien sûr, on partira à l'âge de 64 ans" déclare sur France Info Frédéric Biedak, président du syndicat national des policiers municipaux.
FO ne suit pas le mouvement
Mais cet appel à la mobilisation sera diversement suivi d'une ville à l'autre.
FO Police Municipale s'est désolidarisé de ce mouvement qu'il accuse de nuire aux négociations en cours.
"On s'est écartés de ce collectif, qui n'est pas représentatif des policiers municipaux, nous explique un représentant de FO PM de Nantes, ce collectif est en train d'aller à contre-courant des négociations.
Des négociations qui doivent se poursuivre jusqu'à la fin janvier, nous a-t-on dit et qui reprendront ensuite sur la question des retraites.
On constate que cette profession a du mal à recruter. A Nantes, la maire Johanna Rolland s'est engagée à recruter massivement d'ici à la fin de son mandat en 2026. Mais, majorité et opposition bataillent sur la lecture des chiffres entre "embauches" (qui comprennent le remplacement des départs) et réelles "créations de postes".
Toujours est-il que 50 postes seront encore officiellement à pourvoir en 2024.