Loire-Atlantique : un collectif se crée contre l'implantation d'Amazon à Montbert

Le collectif Stop Amazon regroupe des organisations issues du monde associatif, syndical, politique, des personnalités politiques de gauche, 300 signataires déjà pour refuser l'implantation d'Amazon à Montbert dans le département de la Loire-Atlantique sur le site d'un ancien hôpital psychiatrique.

Un sénateur écologiste, Ronan Dantec, une sénatrice socialiste, Michèle Meunier, des conseillers départementaux, municipaux, des élus de Loire-Atlantique et d'autres départements, des architectes, des cadres d'entreprises, des chefs d'entreprises, des employés, des libraires, des professeurs d'Université, des médecins, ils sont 400, tous refusent l'arrivée de l'Américain Amazon à Montbert au sud de Nantes.

L'entreprise mondiale veut installer sur le terrain d'un ancien hôpital psychiatrique un entrepôt de 185 000 mètres carrés. Avec, à la clé, la création de 1 000 emplois.
 

Création ou destruction d'emplois ?

C'est justement ce chiffre qui fait réagir ces personnes comme les organisations, associations ou syndicats. Non pas qu'il soit à mettre en doute, mais c'est bien plutôt les conséquences en termes de destruction d'emplois existants que ce millier d'emplois provoquera.

"Aux États Unis, l'impact d'Amazon sur l'emploi aurait atteint près de -150 000 emplois en 2015, soit un emploi créé pour 2 à 4 emplois détruits dans les commerces traditionnels", indique le collectif. "Nous ne pouvons pas nous plaindre de centre-ville désertés, ou faire l'éloge du commerce de proximité, si nous accueillons sur notre territoire une multinationale permettant de presque tout commander en se faisant livrer".

Des conséquences sur le commerce existant,  des conséquences aussi sur notre modèle social. Valeur des produits revus à la baisse pour les commerçants, concurrence sur les prix et les délais, obligation pour les entreprises de livraison de travailler 7 jours sur 7.  "La Poste compris ?" , interroge le collectif.
 
 

Amazon bénéficie d'avantages fiscaux

Et puis il y a cette question fiscale. Et de citer Margrethe Vestager, la Commissaire européenne à la concurrence qui disait il y a peu : "Grâce aux avantages fiscaux accordés, près des trois quarts des bénéfices d'Amazon en Europe n'étaient pas imposés"  décrivant le rescrit fiscal négocié entre le Luxembourg et Amazon.

Le collectif indique encore qu'en "en France Amazon dissimulait en 2017 près de 57% de son chiffre d'affaires, avec plus de 2,3 milliards d'euros évadés vers les paradis fiscaux. Or la crise actuelle a révélé que plus que jamais la nécessité de ressources fiscales pour nos services publics". Ajoutant, "favoriser une multinationale qui n'accepte pas de payer sa juste part d'impôts est une insulte à l'ensemble des soignants dans la crise sanitaire que nous traversons !"

Utilisation des routes et des biens communs, bilan carbone désastreux, en juillet 2019 Amazon aurait transporté 29% de marchandises en plus par avion qu'en 2018, le collectif Stop Amazon souligne l'appropriation des biens communs au seul profit d'un intérêt privé.

Et de demander aux pouvoirs publics d'agir pour que soient préservés les conditions d'emploi, les conditions de travail, le commerce de proximité et que puisse avoir lieu la relocalisation de la production et des services. Et de refuser l'implantation d'Amazon !

Outre les personnes physiques, le collectif Stop Amazon regroupe les personnes morales suivantes :
Attac, Alternatiba, GIGNV, Youth for Climate, Extinction Rébellion, I-Boycott, Solidaires et la CGT (UL de Rezé).

Lire la tribune et voir la liste des signataires :
ici sur la page facebook d'Attac 44, ou là sur le site web d'Attac 44.

 
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