Loire-Atlantique : la consommation en circuit court, mise en valeur pendant le confinement, continue de séduire

Le consommer local, à la mode pendant le confinement, va t-il perdurer ? Même si les chiffres de fréquentation de ces commerces pendant cette période ont, depuis, baissé, une nouvelle clientèle y est restée fidèle.

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Basse-Goulaine, à l'est de Nantes, vers les terres maraîchères. Anne, habitante de la commune, est une cliente régulière des "Délices de Thaïs" un magasin qui vend les fruits et légumes produits sur la propriété ou, le plus possible, par des producteurs locaux.

Anne y vient deux à trois fois par semaine et pioche avec un certain plaisir dans les cagettes.

"Des aubergines maison qui ont un goût sensationnel ! dit-elle. Consommer local, c'est un peu gustatif, c'est aussi militant. Si on peut réduire notre bilan carbone on aime autant. Sur la commune, on a de la chance d'avoir des produits de très bonne qualité. Ils vont de plus en plus vers le bio, ce sont des légumes qui ont du goût. Ils n'ont pas les formes toujours classiques mais ce sont des très très bons produits."

Pendant le confinement, Anne appréciait de pouvoir consommer local et bon. "On est encore plus vigilant qu'avant à essayer de faire travailler les producteurs locaux pour qu'ils s'en sortent" dit-elle.

Nicolas et Jennifer s'attardent un moment devant le rayon des bières locales puis se dirigent vers les fruits et légumes. C'est un entrepreneur nantais, un "acteur local des télécommunications" dit Nicolas. Il se dit sensible au consommer local. C'est un collègue qui lui a fait découvrir le magasin, il y vient maintenant régulièrement. "Mon associé a fait le pari d'amener chaque semaine (au travail) une corbeille de fruits que les salariés consomment pendant la semaine." 

Jennifer confirme : "On aime les fruits et légumes produits chez nous, dit-elle, pourquoi aller les chercher plus loin ? Et je trouve que les grandes surfaces ont augmenté leurs prix pendant le confinement."

Les client viennent principalement des communes limitrophes. Comme beaucoup, Annick vient ici pour la qualité des produits. "Je trouve que c'est bien de faire vivre les producteurs locaux, explique-t-elle, la qualité est nettement meilleure qu'en supermarché. Je consommais déjà avant (le confinement) et ça m'incite à ne pas changer."
 

La fréquentation avait doublé pendant le confinement

Le propriétaire, c'est Philippe Mechinaud, producteur associé avec son frère Pascal et sa fille Célestine. Ils sont à la tête de 40 hectares, labellisés bio depuis février 2020 et aussi vendeurs de leur production via le magasin depuis 9 ans.

Certains de ses clients lui ont avoué être passés souvent devant l'enseigne en allant au travail et, du fait du confinement, ont choisi de pousser la porte de ce magasin proche de chez eux. Pendant cette période, il a multiplié par deux sa clientèle.
"On est aussi sur le MIN (Marché d'Intérêt National) explique Philippe, et on voyait bien qu'il y avait une attente des particuliers pour ce service qu'on peut leur apporter de venir s'approvisionner en local sur l'exploitation."

Depuis le déconfinement, le magasin a perdu quelques clients, mais ça n'inquiète pas Philippe. "On a perdu un peu, constate-t-il, mais, pendant le confinement, le chiffre était tellement colossal ! On a réussi à fidéliser une partie de cette clientèle. On a fait un bon boum dans les chiffres. C'est quand même dans l'air du temps, il y a une prise de conscience en général sur l'écologie, faire moins de kilomètres, consommer des produits qui n'ont pas un coût carbone énorme."

Plus à l'ouest, toujours près de Nantes, le magasin de la Ranjonnière à Bouguenais. Il regroupe une douzaine de producteurs locaux de Loire-Atlantique. L'idée était née en 1987, des paysans locaux voulaient développer la vente directe.
 

"C'est un peu plus cher mais ça vaut le coup"

Dans ce magasin, 88 % des produits sont bio.

"A Bouguenais, La Montagne, Pays de Retz, il y a quand même pas mal de producteurs, constate Aude, une cliente. C'est un peu plus cher mais ça vaut le coup. C'est meilleur." 

Au delà, de la qualité des produits qu'elle trouve ici, Aude apprécie aussi la taille plus réduite du magasin par rapport à un supermarché traditionnel. "On n'a pas envie d'aller dans les endroits où il y a trop de monde" dit-elle. L'autre effet covid sans doute.

Vincent Raynaud est salarié de l'association "Terroirs 44" qui gère le magasin de la Ranjonnière. "Il y a eu une petite baisse avec la saison estivale, note-t-il. Là, ça reprend. Pas autant que pendant le confinement, mais il y a des nouvelles personnes qui sont venues pendant le confinement et qui restent, donc ça augmente l'affluence dans le magasin."
"Depuis quelques années, il y avait une demande qui augmentait, a constaté Vincent. Là, ça a juste accéléré le mouvement qu'on avait vu arriver. J'espère que les gens vont être convertis et continuer de s'approvisionner chez leurs maraîchers du coin. C'est aussi maintenir de l'humain dans les campagnes."

Le problème c'est que la demande dépasse l'offre. Pour répondre à cet engouement pour le bio et le local, il faudrait plus d'installations de producteurs.

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