La maire de Saint-Brevin-les-Pins, Dorothée Pacaud (sans étiquette) s'apprête à déposer une quatrième plainte contre les "intimidations" de l'extrême droite. Elle a été élue le 9 juin dernier pour remplacer Yannick Morez qui avait préféré jeter l'éponge après avoir lui-même été la cible d'intimidations.
"À chaque fois que c'est judiciairement possible", Dorothée Pacaud, portera plainte. La maire de Saint-Brevin est la cible d'intimidations de la part de l'extrême droite depuis des mois, tout comme son prédécesseur Yannick Morez.
Quatre plaintes pour injures et menaces
La première plainte de Dorothée Pacaud fait suite à un courrier envoyé à la mairie de Saint-Brevin et signé d'un faux nom qui contenait des propos injurieux envers Yannick Morez et elle-même.
La seconde plainte vise le site d'extrême droite Riposte laïque décrivant Dorothée Pacaud comme une élue "pro-migrants" et une "femme dangereuse pour Saint-Brevin".
Initialement publié en février, le texte avait été republié le jour de l'annonce de la démission de Yannick Morez.
Ces deux premières plaintes ont été déposées alors que Dorothée Pacaud était encore maire par intérim de Saint-Brevin, après la démission de son prédécesseur Yannick Morez, le 9 mai dernier. Il avait été visé lui-même par des menaces et des violences venues de l'extrême droite
La troisième plainte de l'édile a été déposée le 15 juin contre le Collectif de préservation de la Pierre Attelée, composé de riverains opposés au transfert d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA) sur la commune, pour des propos publiés sur leur page Facebook.
Dans cette publication, le collectif publie la copie d'un courrier demandant à être reçu en mairie assorti du commentaire suivant : "Quand on pense ce qui vient de se passer à Annecy, n'importe quelle femme ou maman normalement constituée aurait stoppé direct le projet de Cada dans son école".
La quatrième plainte, qui n'est pas encore déposée, concerne à nouveau le site Riposte Laïque, pour un nouvel article "contenant des propos injurieux et ouvrant la porte à des commentaires dégradants et menaçants", précise l'élue.
Je dénonce cette façon de faire pression sur les élus
Dorothée PacaudMaire de Saint-Brevin
L'édile confie également avoir reçu ce week-end dans sa boîte aux lettres un tract "faisant des amalgames odieux entre Saint-Brevin, Annecy et des faits divers abominables", un document distribué selon elle à d'autres élus de la commune et pour lequel elle ne portera pas plainte.
"Il faut couper court à ces intimidations et à ces incitations à la haine et à la violence et arrêter de faire des gens des cibles", a déclaré à l'AFP Dorothée Pacaud.
Un feuilleton sans fin
Saint-Brevin est une station de balnéaire de 14 800 âmes située dans le sud Loire, dirigée par Yannick Morez depuis 2017.
L'élu a été la cible de menaces depuis l'annonce du projet de centre d'accueil pour demandeurs d'asile, en remplacement de celui déjà existant sur la commune.
Depuis sept ans, ce n'est pas le CADA, implanté sur la commune (pour contribuer au démantèlement de la jungle de Calais) qui crée des problèmes, mais ceux qui s'y opposent violemment, n'hésitant pas à mettre en danger la vie d'autrui.
Lassé des menaces et des violences à son encontre suite au projet de transfert du CADA vers un autre quartier de la ville, un projet voulu par l'Etat, Yannick Morez, le maire, a donné sa démission en mai dernier.
Une décision qui fait notamment suite à l'incendie de deux véhicules le 22 mars dernier devant le domicile de Yannick Morez, communiquant le feu à la maison du maire, où ce dernier dormait avec sa famille.
Dorothée Pacaud lui a succédé, elle a été élue à la tête de la commune le 9 juin dernier.
Fabienne Béranger avec Agence France Presse