Le procès aura lieu cinq ans après les faits. Dans la nuit du 21 au 22 juin 2019, Steve Maia Caniço se noyait dans la Loire au cours d'une opération de police pendant la fête de la musique. Le commissaire qui a dirigé cette opération répondra de l'accusation d'homicide involontaire. Il est le seul mis en examen dans cette affaire.
Il sera le seul accusé dans ce procès qui se tiendra devant le tribunal judiciaire de Rennes. Grégoire Chassaing, actuellement en poste à Clermont-Ferrant, était l'officier en charge de cette opération policière dans la nuit du 21 au 22 juin 2019, sur le quai Wilson à Nantes.
C'était peu après 4h du matin, une vingtaine de policiers étaient intervenue pour faire cesser la musique sur ce lieu où plusieurs scènes électro s'étaient installées. L'une d'elles continuait de diffuser sa musique au-delà de l'horaire légal alors que les autres remballaient leur matériel.
De nuit, près de la Loire
Sous les ordres du commissaire Chassaing, les policiers ont fait usage de grenades lacrymogènes sur ce quai de l'île de Nantes qui surplombe la Loire.
Dans cette fin de nuit et aveuglés par le nuage de gaz, 14 teufeurs sont tombés dans le fleuve. Steve Maia Caniço était parmi eux. Il ne savait pas nager. Son corps sera retrouvé quelques semaines plus tard, non loin de là.
Une longue enquête a permis d'établir, via le téléphone de la victime, que sa chute dans la Loire était bien concomitante à l'intervention des policiers.
Plusieurs mises en cause
Plusieurs personnes ont été entendues et, dans un premier temps, mises en cause, dont le préfet de l'époque, Claude d'Harcourt et son sous-préfet de Nantes. Finalement, seul le commissaire Chassaing sera jugé pour la mort de Steve Maia Caniço, animateur périscolaire de 24 ans.
Le procès se tiendra donc à Rennes, du 10 au 14 juin 2024. Rennes où cette affaire avait été "dépaysée" afin d'éviter aux magistrats nantais d'instruire un dossier qui met en cause des policiers avec qui ils travaillent au quotidien.
L'avocat du commissaire Chassaing, Maître Louis Cailliez, a précisé à l'AFP qu'il plaiderait la relaxe "parce que mon client n'est pas pénalement responsable de ce drame et que les éléments constitutifs de l'homicide involontaire ne sont pas caractérisés. Nous faisons confiance à la justice pour appliquer sereinement le droit loin des regrettables contre-vérités médiatiques qui ont injustement sali son honneur ces dernières années".
Satisfaction de la famille
En décembre dernier, lorsque le renvoi du policier devant le tribunal correctionnel de Rennes avait été annoncé, l'avocate de la famille de Steve avait déclaré : "Pour les parties civiles et la famille de Steve Maia Caniço, le fait que l'instruction se termine avec la signature d'une ordonnance par deux juges d'instruction qui renvoie le policier Grégoire Chassaing devant le tribunal correctionnel est un grand soulagement".
A l'époque des faits, nombre de voix s'étaient élevées pour dénoncer la disproportion des moyens mis en œuvre par la police cette nuit-là et le manque de discernement dans un lieu aussi dangereux.
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