Nantes : à 17 ans, Dyna passe le Bac et crée son "ONG" pour scolariser des enfants au Sénégal

Dyna est âgée de 17 ans, enfant adoptée, au cours d'un voyage au Cambodge son pays natal, elle a mesuré le fossé qui sépare les enfants d'ici de ceux de là-bas, et décidé de créer son "ONG" à elle, pour scolariser des enfants au... Sénégal !

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Dyna est née au Cambodge, adoptée à l'âge d'un an, elle a grandi en France dans l'idée d'aider d'autres enfants. À 16 ans, elle est retournée au Cambodge avec ses parents adoptifs. Et ce fut le choc : "c'était l'année de ma seconde au lycée, les enfants cambodgiens me reconnaissaient comme une des leurs et ne comprenaient pas que je ne parle pas leur langue. Voyant que j'étais Française, une personne m'a demandé de l'aide, Kim un petit garçon m'a demandé de l'argent pour manger. Nous l'avons invité à déjeuner avec nous. Son sourire faisait plaisir à voir".
 

Agir dans un pays délaissé

Sur place, Dyna demande à sa maman, qui a déjà travaillé dans l'humanitaire, de créer une association pour venir en aide aux enfants. Le projet mûrit le temps du voyage retour. Dyna est mineure et ne peut porter le projet seule, sa maman sera présidente de l'association Main Tendue de Dyna aux Enfants !

"Depuis toute petite, je voyais ma mère active pour les enfants, j'ai eu le déclic. Au début, je voulais aider tous les pays... mais c'est impossible." Une réflexion approfondie avec sa maman les a fait porter leurs regards du côté de l'Afrique. Et du Sénégal en particulier. "Il y a déjà beaucoup d'associations en Asie, et nous nous sommes aperçues que le Sénégal est un pays délaissé. On n'y voit que le tourisme, qui masque la grande misère de ce pays en matière d'éducation."
L'État sénégalais n'oblige pas la scolarisation des enfants. Et il faut que les villages disposent d'une classe pour que l'État crée un poste d'instituteur. Et les villages de brousse n'en ont pas les moyens. "Souvent les parents ne voient pas l'intérêt de scolariser leurs enfants. Ce sont les pères qui décident, ils préfèrent envoyer leurs enfants en Europe pour y travailler, pour qu'un peu d'argent leur revienne" précise Marie, la maman de Dyna.

 

L'éducation comme moyen d'accéder à l'autonomie

Alors, avec Dyna, elles se sont mises en quête dans leur réseau amical de trouver des moyens pour construire une première classe pour le village de Ndiarogne situé à une centaine de kilomètres au sud de Dakar la capitale. Un village agricole dont la seule économie est le troc. "D'ailleurs, quand nos amis nous font des dons en nature, soit nous les revendons ici pour disposer de liquidités, soit nous troquons ces objets sur place contre du mil, la nourriture de base."

Dyna et son association ne veulent pas faire d'assistance, mais convaincre que l'éducation est le moyen d'accéder à l'autonomie. "En construisant un mur autour du jardin de l'école, par exemple. Le jardin permettra de gagner un peu d'argent pour l'école, et le mur c'est pour se protéger des chèvres qui mangent tout !"
Dyna mène de front son action au Sénégal et sa scolarité de lycéenne. "J'ai bien senti la pression, je voulais commencer là-bas avant le Bac, pour mener plus sereinement les deux de front. J'ai besoin de mener des projets avec une vision différente de celle des adultes, je me suis dit, faut y aller ! Et quand nous sommes allées au Sénégal l'été dernier, j'ai vu qu'on avait gagné !"

L'association Main Tendue de Dyna aux Enfants a déjà commencé à faire connaître et reconnaître son action. Elle a reçu le : "African Community Award" en 2019. Et Dyna prépare un dossier CLAP (Comité Local d’Aide aux Projets de la ville de Nantes) pour le jury du mois de juin. Au moment ou elle passera le Bac !
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