En battant par KO Joel Tambwe Djeko, le poids lourd français Tony Yoka s'est offert sa première ceinture chez les pros en remportant le titre vacant de l'Union européenne, vendredi soir à Nantes. Le combat précédent a vu la victoire sa femme Estelle Mossely face à l'Allemande Verena Kaiser.
Estelle Mossely, championne en titre IBO des poids légers, a conservé sa ceinture en battant aux points l'Allemande Verena Kaiser (98-92 - 97-93 - 98-92) vendredi soir à la H Arena à Nantes.
Face à Estelle Mossely (28 ans, désormais 9 victoires en 9 combats), Verena Kaiser (28 ans, 14 succès, dont 6 avant la limite, désormais 2 défaites) a d'entrée voulu démontrer qu'elle n'était pas venue pour jouer les faire-valoir.
Mais c'était risqué, et c'était surtout s'exposer aux contres d'une Estelle Mossely qui ne prenait aucun risque se contentant d'attendre une faille dans la défense de l'Allemande. Cette tactique ne l'a pas empêchée de placer quelques directs du droit pour marquer son territoire et rappeler que la championne en titre, c'était elle.
L'emprise de la championne olympique 2016 s'est faite plus évidente au fil des rounds, même si Kaiser a continué son pressing. Mais c'était pour l'honneur car Estelle Mossely savait depuis longtemps qu'elle avait victoire acquise.
D'ailleurs à peine descendue du ring elle le confirmera : "Je n'ai pas voulu prendre de risque, mais juste savoir si j'étais capable de respecter les consignes de mes coaches durant tout le combat. Ce fut le cas et pourquoi je suis contente."
Victoire de Yoka par KO
Tony Yoka, invaincu en dix sorties chez les pros désormais, s'est imposé par KO lors du douzième et dernier round après une série de droites et un dernier uppercut qui ont assommé le Belge Joel Tambwe Djeko à 1 min 30 de la fin.
Le champion olympique français 2016 a dominé ce combat de bout en bout face à un "Big Joe" qui encaissait bien mais ne le touchait pas assez souvent. A l'attaque du 10e round, Yoka avait touché Djeko trois fois plus souvent que l'inverse, notamment sur des droites précises et efficaces.
Le Belge de Molenbeek a terminé le combat dans les cordes, avec un oeil droit très gonflé, et a lâché l'affaire après un dernier uppercut, victime donc d'un KO soigneusement préparé pendant tout le combat.
Yoka, très mobile et très actif de bout en bout, a alors tiré la langue. Il ne semblait pas vraiment marqué par ces 12 reprises parfaitement gérées, comme souvent depuis le début de sa carrière chez les pros.
Après une longue pause imposée par la crise sanitaire, le Parisien a mis les bouchées doubles et enchaîne les apparitions sur le ring : son combat face à Djeko (31 ans, 17 victoires dont 8 avant la limite, désormais 3 défaites, 1 nul) était son troisième depuis septembre.
"Ça fait plaisir, c'est la première ceinture en pro, pouvoir enfin marquer la première étape de la conquête. Ça a été long, mais il fallait s'y attendre. Comme je l'avais dit, il allait jouer sur ses qualités, il est rapide, il bouge bien,
donc forcément, il n'allait pas essayer de faire une épreuve de force. Il allait bouger, essayer de tenter sa chance de loin", a déclaré Tony Yoka après son combat.
Après cette première ceinture pro, Yoka aimerait beaucoup affronter l'Anglais Joe Joyce, qu'il avait battu en finale à Rio, en 2016, pour des retrouvailles musclées.
Mission accomplie pour le couple formé par Yoka et son épouse Estelle Mossely.