Des caméras embarquées sur les personnels de la SEMITAN pour lutter contre les agressions dans les transports en commun de Nantes. L'expérience est en cours dans les bus et tramways de la ville. Bilan en septembre.
L'initiative a été souhaitée par la CFDT.
"Les contrôleurs d'Angers qui utilisent cet outil depuis deux ans nous ont confirmé que dans 90 à 95% des cas, ça fait baisser les tensions", explique Pascal Lucas, secrétaire du Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail de la société de transport en commun nantaise.
Angers a été la première ville en France à utiliser ces caméras embarquées dans les transports en commun. De 40 agressions en 2015, on est passé à seulement 2 en 2016. Et la douceur angevine n 'y est pour rien.
Ce n'est pas du flicage...
Victime de plusieurs agressions, Pascal Lucas attend des caméras embarquées une forme de dissuasion. "Ce n'est pas du flicage, estime-t-il, l'idée c'est au moins de désamorcer l'énervement de la personne, qu'elle se dise qu'elle peut être filmée et qu'elle doit se calmer."
Depuis quelques jours et jusqu'à la rentrée, les contrôleurs et les agents d'accueil et de prévention qui interviennent dans les bus et les tramways de Nantes portent sur la poitrine une petite caméra dont ils décident du déclenchement.
La procédure prévoit qu'en cas d'attitude agressive, le contrôleur ou l'agent d'accueil prévient la personne qu'elle va être filmée et que l'enregistrement s'arrêtera si l'agression cesse.
La caméra possède une fonction de "pré-enregistrement". Elle filme en permanence mais n'enregistre pas. Si elle est déclenchée, l'enregistrement des images débutera à la minute qui précède le déclenchement pour avoir le contexte de l'agression.
Procédure encadrée
Ces caméras ne possèdent pas de carte d'enregistrement. pour pouvoir lire les images, il faut que la caméra soit connectée à un système que seul peut utiliser le service vidéo de la SEMITAN. Les images ne peuvent être consultées que sur procédure judiciaire.
Ce sont entre 600 et 700 agressions qui sont constatées chaque année sur les réseaux de transport en commun de Nantes. Des agressions qui vont de l'insulte au coup de poing et que subissent les usagers et les personnels.
L'expérimentation des caméras embarquées s'arrêtera en septembre et donnera lieu à un bilan par le CHSCT et la Direction de la SEMITAN.
► Un reportage de David Jouillat, Dominique Le Mée et Philippe Coat