Depuis le 1er octobre, une nouvelle organisation de la collecte des déchets est mise en place à Nantes. Période de rodage ou manque de personnel, dans certains quartiers de la ville, les déchets sur les trottoirs sont de plus en plus visibles.
Au printemps dernier, les déchets s’étaient accumulés dans les rues de Nantes, après deux semaines de grève des éboueurs en désaccord avec la nouvelle organisation souhaitée par Nantes Métropole. Inquiets, ils avaient tenté de démontrer, lors de plusieurs semaines de test, que ce nouveau dispositif ralentissait la collecte.
Pour sa part, Nantes Métropole défend ce dispositif dont l’objectif est de "préserver et pérenniser en interne son service de collecte des déchets (régie), pour continuer à assurer un service public de qualité, tout en renforçant son efficacité", précise le service de presse de l’agglomération.
La fin du "fini/parti"
Au cœur de la nouvelle organisation, la fin du fini/parti, pratique ancienne qui permettait aux éboueurs de quitter leur travail dès la collecte achevée sans contraintes horaires. Aujourd’hui, ils ont obligation de travailler à heures fixes, une décision défendue par la municipalité pour améliorer les conditions de travail et lutter contre la pénibilité. "Cette nouvelle organisation doit permettre aux agents dont les missions sont pénibles et dangereuses de retrouver un rythme de travail plus respectueux, moins fatiguant, au travers de collectes moins stressantes, avec de bonnes pratiques en matière d'ergonomie."
Walter Bourcier, éboueur et délégué syndical CGT confirme que les conditions de travail ont évolué : "on ne court plus pour ramasser les bacs, on prend un bac à la fois et pas deux, plus de fini/parti" mais précise également que cette nouvelle méthode ralentit de manière significative la collecte.
Désaccord sur les postes non remplacés
Selon Walter Bourcier huit bennes à ordure ont été retirées de la collecte et dix-neuf postes d’éboueurs, partis en retraite ou en reclassement, n’ont pas été remplacés. Nantes Métropole a également cessé de faire appel à des intérimaires pour assurer les remplacements. "Du fait des nouvelles cadences et des 8 bennes en moins, il y a 1 à 2 tonnes voire 3 de plus par secteur qui restent dans la rue (non collectées)" affirme Walter Bourcier.
Pour Nantes Métropole, les problèmes de collecte actuels sont dus à une période de rodage de la nouvelle organisation et aux changements qu'elle occasionne dans les circuits et les jours de collecte et dans le rattrapage des jours fériés. La municipalité affirme que les dysfonctionnements constatés ces derniers jours devraient disparaître prochainement.