Un groupe de catholiques intégristes a empêché mardi soir la tenue d'un concert jugé "sataniste" de l'artiste suédoise Anna von Hausswolff, organisé par le Lieu unique à Nantes.
"Une poignée de radicaux intolérants provoque l'annulation d'un concert à N-D du Bon-Port programmé en accord avec l'évêché", a tweeté Bassem Asseh, premier adjoint à la mairie de Nantes. "Rien n'autorisait l'expression d'une telle censure. Ce n'est pas notre conception d'un projet de société fondé sur le dialogue et l'ouverture culturelle", a ajouté l'élu.
Le concert, prévu à 21 heures, affichait complet. Initialement prévu à l’église Saint-Clément, il aurait dû finalement avoir lieu à l’église Notre-Dame de Bon Port, comme l'annonçait le Lieu Unique sur son site qui précise que ce changement s'est fait "pour des raisons indépendantes de (sa) volonté".
Une vidéo diffusée par Ouest France (article payant) montre les opposants à la tenue du concert bloquer l'entrée et chanter en groupe "Sainte Marie mère de Dieu, priez pour nous pauvre pécheur".
"Quelques intégristes ont donc réussi à empêcher un concert. (...) Cela nous renforce dans l'idée que face à l'obscurantisme, nous avons plus que jamais besoin de la lumière des arts et de la culture", a tweeté Aymeric Seassau, adjoint à la Culture.
"Une lamentable manifestation d'intolérance et d'atteinte à l'expression culturelle", a également tweeté Olivier Château, adjoint au Patrimoine à la mairie de Nantes.
Anna von Hausswolff est une chanteuse, pianiste, organiste et auteure-compositrice de post-metal et rock expérimental. Dans l'une de ses chansons "Pills", elle évoque l'addiction à la drogue et dit métaphoriquement avoir "fait l'amour avec le diable".
Selon le blog "Le salon beige" qui se définit comme tenu par "des laïcs catholiques", le concert devait initialement se tenir dans l'église Saint-Clément, "qui accueille la messe traditionnelle à Nantes", et a été déplacé dans l'église Notre-Dame du Bon-Port, un lieu jugé plus ouvert.
"Ce concert suscite de fortes protestations des fidèles, car les oeuvres, les titres, les pochettes et les clips témoignent d'oeuvres enracinées dans le gothique, voire le satanisme", explique son auteur.