Ce mardi matin, un surveillant de la maison d'arrêt de Nantes a été agressé par un détenu. Il a reçu un "violent coup de poing" au menton suivi de deux coups de poinçon au niveau de la carotide.
Vers 7 heures, ce mardi matin, les détenus se regroupent peu à peu dans l'Atrium de la maison d'arrêt pour être conduits aux ateliers. L'un des détenus s'impatiente car il veut fumer. "Pour éviter toute tension" au vu se son profil, il s'agit d'un homme condamné à 18 ans de prison pour viol avec arme, un gardien le place à l'extérieur en attendant la fin du regroupement des détenus.
"L’ensemble des détenus étant présent, le cheminement vers les ateliers s’opère. A ce moment-là, le détenu refuse de s’y rendre. Décision est prise de le réintégrer en cellule", explique le syndicat CGT.
Arrivé dans sa cellule, le détenu saisit un objet pointu, probablement "une fourchette aiguisée" qui fait partie du paquetage de tout détenu.
"Dans leur paquetage, il y a bol, assiette, couteau (au bout arrondi NDLR) et fourchette", explique Samuel Gauthier, secrétaire interrégional CGT Pénitentiaire, "bien souvent les détenus détournent leurs couverts de leur usage initial en les frottant contre les murs par exemple".
"Viser la carotide c'est nuire à l'intégrité physique"
Le détenu assène tout d'abord un "violent coup de poing au gardien avant de lui porter deux coups avec le manche aiguisé de sa fourchette au niveau de la carotide". Deux autres gardiens présents au moment des faits parviennent à repousser l'homme dans sa cellule.
Le surveillant blessé est aussitôt pris en charge par le personnel soignant de la maison d'arrêt avant d'être transporté au CHU de Nantes. Il s'y trouvait encore en ce début d'après-midi afin de subir des examens complémentaires, radio, IRM, "pour voir si aucun organe n'est touché" a précisé Samuel Gauthier.
Il devrait porter plainte. "Au regard des éléments et des intentions du détenu, viser la carotide c'est nuire à l'intégrité physique", s'insurge Samuel Gauthier
L'ERIS, l'équipe régionale d'intervention et de sécurité de la Pénitentiaire, est intervenue afin d'évacuer le détenu vers un autre établissement pénitentiaire de la région. Une cellule psychologique a été mise en place.
Les agents pénitentiaires de la maison d'arrêt de Nantes ont débrayé ce mardi midi. La CGT appelle à un blocage de l'établissement ce mercredi.
