Un habitant du vignoble de Nantes a fait cette étonnante photo au petit matin à Maisdon-sur-Sèvre en Loire-Atlantique, où l'on aperçoit d'une manière très visible le dégagement de particules provoqué par les feux allumés par les viticulteurs pour éviter le gel des bourgeons de leurs vignes.
Pour tenter de préserver les bourgeons de la vigne du gel cette semaine, les viticulteurs ont allumé massivement des brûlots pour tenter de faire circuler l'air glacial qui compromet la future vendange.
Air Pays de la Loire a noté une très légère élévation du nombre des particules fines sur ses capteurs. "L'installation de capteurs dans le vignoble nous aurait permis de mesurer précisément l'élévation de ces particules fines. Mais nous n'en disposons pas. Alors nous avons confronté nos relevés pour déterminer si les feux allumés par les viticulteurs en sont à l'origine" indique Marion Guiter.
Ce dégagement de fumées est difficile à mesurer. "Nous avons en ce moment de la combustion de chauffage au bois, et aussi des nitrates liés à la fertilisation agricole" précise Marion Guiter. Mais l'augmentation des particules fines mesurée est sensible.
Cette séquence de froid très fort en fin de nuit, on a mesuré -4° par endroits, met en péril la fructification de la vigne et la future vendange en gelant les bourgeons. Ce phénomène météo d'air très froid survient lors de l'inversion de température. L'air froid reste enfermé comme sous un couvercle et ne bouge pas.
Pour autant, les viticulteurs restent partagés sur l'efficacité de ces feux dans les vignes, la pollution générée n'est pas neutre, "pour un résultat qui reste à démontrer" nous a confié l'un d'eux en Loire-Atlantique.
Mais assurément, ces feux agissent comme des feux de détresse adressé au ministre de l'agriculture, qui a déjà annoncé la mise en place d'un régime de calamité agricole.