Viticulture. Ils produisent un vin pétillant qui résiste à la sécheresse

Ce vin pétillant, produit près de Perpignan selon les méthodes traditionnelles du champagne, provient d'un vieux cépage catalan très résistant.

Près de Perpignan, à Saint-Jean-de-Lasseille, Guy Jaubert taille ses vignes. Mais il ne travaille pas n'importe quel cépage. La Malvoisie du Roussillon, aussi appelé Tourbat, pur souche catalan, tient bon malgré la sécheresse.

Il l'affirme : “On constate une faible mortalité sur la Malvoisie, alors que d'autres cépages traditionnels connaissent malheureusement beaucoup plus de mortalité liée à cette époque compliquée que nous vivons.”

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Cette Malvoisie revient de loin. Mentionnée dès le XII^e siècle, elle avait disparu dans les Pyrénées-Orientales. L’historien de la vigne Pierre Torrès retrouve sa trace à L'Alguer, dans la partie catalane de la Sardaigne. Il décide alors de la ramener à la maison.

"Je les ai fait passer par bateau, je me suis fait arrêter par la douane qui m'a dit "mais qu'est-ce que c'est que ça ?" Je ne suis pas rentré dans les détails. Et après j'en ai ramené chez les vignerons”, raconte-t-il.

Aujourd’hui, les Jaubert en possèdent une dizaine d’hectares. Pour des vins blancs, mais aussi pour des bulles. Grâce à un collègue de Champagne, ils se lancent dans la production de vin pétillant. Et la technique est pointue. “Chaque jour, on fait un quart de tour sur la bouteille, pour remettre la bouteille sur pointe, afin que tous les sédiments précipitent sur le col de la bouteille", détaille Gilles Jaubert.

L’utilisation de la méthode traditionnelle champenoise est alors inédite en Pays catalan. "Nous avons été les premiers à initier cette démarche, assure Gilles Jaubert. On a travaillé avec l'équipement de notre ami champenois au début, c'était du travail purement artisanal. Et aujourd'hui, on voit que ces bouteilles sont vendues dans différents pays”.

Aujourd’hui, leur perle n’a pas à rougir du voisin cava, le vin pétillant espagnol... ni même du champagne. Bien plus abordable, la fine bulle roussillonnaise pourrait s’inviter sur vos tables de fêtes... avec modération !