Des heurts ont éclaté ce samedi après-midi au centre de Nantes en marge de la manifestation pour protester contre la venue dimanche de Marine Le Pen. La manifestation a réuni entre 3.000 et 2.200 manifestants, selon des sources syndicales et policières.
Des personnes qui se sont greffées au cortège ont lancé des projectiles en direction des forces de l'ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes. Un gendarme a été blessé, a indiqué la police de Loire-Atlantique. Des devantures de magasins ont été saccagées par divers projectiles et des pots de peinture. Des banques et arrêts de bus avaient été protégées par des panneaux de bois.
Au moins une interpellation a eu lieu, selon des sources policières. Fortement encadrés par la police, les protestataires brandissaient des pancartes proclamant "FN imposture sociale" ou "Le fascisme ne passera pas". Les manifestants, appartenant à divers mouvements de la gauche et de l'extrême gauche, s'étaient donné rendez-vous à la croisée des trams, place du Commerce, au coeur névralgique de Nantes, pour dire non à la présence annoncée de la candidate du FN à la présidentielle.
Marine Le Pen doit tenir un meeting dimanche après-midi au Zénith. Parmi les manifestants, quelque 800, dont certains étaient encagoulés, appartenaient à des mouvements de l'extrême gauche, selon des sources policières.
Réunis à l'appel du "collectif nantais de refus des extrêmes droites", de la CGT,de la ZAD (Zone à défendre) de Notre-Dame des Landes, sous le slogan "Nantes debout soulève toi", les protestataires se sont dirigés vers une esplanade au pied du château des ducs de Bretagne.
"Les valeurs de notre syndicalisme de conquête sociale et celles de l'extrême droite sont absolument incompatibles", a déclaré Anthony Lemaire de la CGT 44, lors d'une prise de parole, un temps perturbé par des échauffourées. "Le FN défend les intérêts des possédants et du grand patronat même s'il s'efforce d'apparaître comme une solution pour ceux qui sont en difficulté", a-t-il ajouté.
Pour Louis et Kanna, lycéens de 17 ans, "si Marine Le Pen devenait notre présidente, plus personne ne voudrait venir en France". "Je suis venue dire non aux idées du FN. Je suis très inquiète à l'idée de voir Marine Le Pen accéder à la fonction présidentielle. C'est un parti qui avance masqué par exemple sur l'avortement", a déclaré Pascale, enseignante, venue avec un casque de vélo pour se protéger.
Avec AFP