Incendie à la cathédrale de Nantes : le grand orgue détruit, "l'Etat prendra toute sa part à la reconstruction"

L'incendie de façade qui s'est déclaré à l'intérieur de la cathédrale Saint-Pierre-Saint Paul de Nantes, tôt samedi matin 18 juillet a détruit le grand orgue. Une enquête a été ouverte pour "incendie volontaire". Jean Castex, Roselyne Bachelot et Gérald Darmanin se sont rendus sur place.

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Le Premier ministre Jean Castex a bouleversé son agenda ce samedi après-midi 18 juillet. Il est arrivé aux alentours de 16h10 à la cathédrale de Nantes, dont le grand orgue a été ravagé par un incendie, avec les ministres de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et de la Culture, Roselyne Bachelot. Le premier Ministre a d'abord tenu à saluer les pompiers avant de pénétrer dans l'édifice religieux.

Jean Castex a longuement salué les pompiers et pris le temps de faire un point de situation avec les équipes de secours. Le premier Ministre, Roselyne Bachelot et Gérald Darmanin sont entrés avec la maire de Nantes dans la cathédrale pour constater les dégats. Jean Castex s'est exprimé à l'issue de cette visite d'une quinzaine de minutes.

"Je veux d'abord rendre hommage à la centaine de sapeurs pompiers qui ont agi avec très grand un grand professionnalisme. Je veux aussi apporter aux Nantais et aux catholiques la solidarité de la nation", a déclaré Jean Castex dans une très brève intervention au sortir le la cathédrale.
 
"Je ne dispose d'aucun élement d'information en ce qui concerne l'enquête", a précisé le premier Ministre.

Jean Castex a par ailleurs annoncé que l'état "prendrait toute sa part à la reconstruction de la cathédrale de Nantes".
    
"C'est un événement hors du commun. Je veux à tout prix en savoir plus et manifester ma solidarité aux Nantaises et Nantais, je veux savoir ce qu'il s'est passé, savoir où on en est et comment on entrevoit la suite et la reconstruction même s'il est sans doute un peu tôt pour le dire",
avait indiqué le chef du gouvernement à plusieurs journalistes, alors qu'il se trouvait ce samedi matin dans son fief de Prades (Pyrénées-Orientales).

"Je veux également féliciter les soldats du feu parce que selon les informations en ma possession le sinistre est maintenant maîtrisé", a-t-il ajouté, sur le départ à la mi-journée, après avoir passé la main à son successeur à la mairie, l'ex-premier adjoint Yves Delcor. 
 

3 départs de feu, aucune trace d'effraction


Le procureur de la république, Pierre Sennès qui s'est rendu sur place a déclaré que "3 départs de feu ont été observés à l'intérieur de l'édifice. Un au niveau du grand orgue, un à droite et un à gauche de la nef". ​​​​​La police judiciare a été saisie. La piste criminelle est privilégiée. Une enquête pour incendie volontaire a été ouverte mais la prudence reste de mise. 

Un expert incendie du laboratoire de police technique et scientifique de Paris va se déplacer à Nantes pour examiner les points de départs de feu et l'installation électrique de la cathédrale. Des investigations ont aussi été menées pour déceler d'éventuelles traces d'effractions. Elles n'ont rien donné.


Les enquêteurs n'excluent pas la thèse accidentelle et une potentielle défaillance de l'installation électrique du bâtiment.

Le grand orgue entièrement détruit


Le grand orgue est entièrement détruit et la plateforme sur laquelle il était installé menace de s'effondrer. Des moyens ont été engagés pour la stabiliser Les secours resteront sur place toute la journée pour sécuriser le site. Les oeuvres d'art, elles, ont probablement été touchées par les fumées. un inventaire sera réalisé dans la journée.

La maire de Nantes Johanna Rolland a indiqué que les dommages n'étaient pas aussi graves qu'en 1972. Elle a fait part de son émoi en découvrant les dégâts : "Ce qui domine, c'est l'émotion et la tristesse pour les catholiques nantais, car c'est un lieu emblématique, mais au-delà pour toutes les Nantaises et les Nantais. C'est une part de notre histoire et de notre patrimoine". 

  

Dans cette matinée difficile, dans une matinée où les images nantaises ressurgissent, l'incendie de 1972 est dans toutes les têtes. (...) A ce stade la situation ne semble pas pouvoir être comparée à 1972.

Johanna Rolland, maire de Nantes

Pour le père François Renaud, administrateur du diocèse l'heure est à "une énorme tristesse, une sorte de fatalité".
 

C'est une église qui tient au coeur de tous les catholiques de Loire-Atlantique, des nantais et des touristes qui viennent la visiter. La tristesse est grande tant cette cathédrale est belle

Père François Renaud

L'administrateur de diocèse qui a pu pénétrer à l'intérieur de l'édifice confirme que les dégâts sont incomparables avec l'incendie de 1972 : "Il y a 50 ans c'est la charpente qui avait totalement brûlé, aujourd'hui, elle est en béton. Cette fois-ci, c'est l'intérieur qui est touché, notamment les orgues qui selon les spécialistes étaient de très grande réputation. Les oeuvres d'art et les tableaux ont probablement souffert aussi, ils doivent être âbimés par les fumées".
Laurent Delpire, conservateur des Antiquités et objets d'art de Loire-Atlantique, a listé les éléments touchés par le sinistre : l'orgue et le buffet d'orgue du XVIIe siècle, un tableau d'Hippolyte Flandrin du XIXe, une partie des stalles du coeur qui étaient récentes et les vitraux de la façade, dont une partie était des vestiges de vitraux du XVIe siècle, le reste étant moderne. 

La fondation du patrimoine lance un appel aux dons



La Fondation du patrimoine a pris l’initiative de lancer un appel aux dons qui  ouvert à tous dès ce samedi après-midi, afin de reconstruire le grand orgue de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes. Cette collecte nationale se fait en partenariat avec le ministère de la Culture. Les dons des particuliers issus de la souscription publique seront intégralement reversés aux travaux. La Fondation du patrimoine ne prélèvera aucun frais de gestion (hors conventions de mécénat). Tous les dons sont défiscalisables.  


L'émotion des riverains

Hubert Champenois, recteur de la cathédrale de nantes a déjà vécu l'incendie de 1972. ce matin, il sortait chercher son pain à la boulangerie lorsqu'il a été alerté.

On m'a dit, la cathédrale brûle. Je n'y croyais pas. J'ai vu les grandes flammes qui sortaient de la verrière et j'ai pensé : on est reparti pour un drame

Hubert Champenois, recteur de la cathédrale de Nantes


Le sinistre a aussi soulevé une vague d'émotion parmi les riverains, la population mais aussi les touristes qui se sont succédés toute la journée aux abords de la cathédrale.

"Je suis nantaise et ça me touche, parce qu'il y a déjà un incendie qui a ravagé la cathédrale il y a très longtemps", explique une passante.

"Moi, je tiens à mon quartier, c'est un super beau quartier et de voir ça c'est un peu désolant", déplore un riverain.


"Ce ne sont que des pierres heureusement! Mais c'est effectivement un symbole cette cathédrale de Nantes qui a déjà brûlé dans l'histoire, donc ça fait un effet bizarre, quelques sentiments étranges", relativise une nantaise.

"Avec le château, ça représente toute la ville de Nantes, toute la Bretagne, ça a un impact sur beaucoup de gens ici, dans la région et même en France", explique un habitant.

"Ça fait mal au coeur de voir un bâtiment brûler, même si vous n'êtes pas de Nantes, même si vous ne croyez pas ça vous touche quand même", conclut un autre témoin.
 

L'alerte a été donnée à 7h44


Les images, en effet, rappellent de tristes souvenirs. Ce samedi matin 18 juillet, les secours sont sur place pour tenter de lutter contre les flammes qui se sont propagées dans la cathédrale Saint-Pierre de Nantes.
De nombreux véhicules de sapeurs pompiers sont sur place. 
  Les raisons du sinistre sont à cette heure inconnues. A 8h40, d'épaisses fumées noires s'échappaient du vitrail situé entre les deux tours de la cathédrale Saint-Pierre Saint-Paul.
 

Le feu "maîtrisé", après deux heures d'intervention


"C'est un feu important", a indiqué le Codis à l'AFP, précisant que les pompiers avaient été alertés à 7H44 et que 104 pompiers et 45 engins avaient été dépêchés sur les lieux. "On lutte notamment avec l'aide de deux lances sur le feu", a-t-il ajouté. 
Un important dispositif de police a été déployé sur place. Un périmétre de sécurité a été dressé autour de l'édifice religieux.

De nombreux habitants assistent impuissants à la scène. 
 

Le 28 janvier 1972, la cathédrale de Nantes en proie aux flammes

Ce n'est pas la première fois que cette cathédrale au coeur de Nantes est touchée par un incendie. Le 28 janvier 1972, le toit de la cathédrale gothique Saint-Pierre-et-Saint-Paul, construite entre le XVe et le XIXe siècle, avait été ravagé par les flammes. Le sinistre s'était déclaré suite à des travaux effectués par un couvreur. 
    
La cathédrale de Nantes n'avait pu être rendue au culte qu'en mai 1985, après plus de 13 ans de travaux.
    
En 2015, toujours à Nantes, un autre édifice catholique avait été touché par un incendie spectaculaire qui avait détruit les trois quarts du toit de la basilique Saint-Donatien-et-Saint-Rogatien, un édifice religieux du XIXe siècle.  Sur les réseaux sociaux les réactions sont nombreuses, alors que les secours sont toujours à pied d'oeuvre.

"Les images de l'incendie en cours à la cathédrale de Nantes sont terribles. De tout coeur avec les pompiers qui se battent pour défendre cette emblème de la ville", a déclaré ce samedi matin, Christelle Morançais, présidente de la région Pays de la Loire.




 
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