Aymeric Seasseau, l'adjoint à la culture, et Johanna Rolland, la maire de Nantes, ont présenté leur projet pour la reprise de l'activité culturelle, la création d'une "cellule d'appui et de veille covid", la gratuité des bibliothèques municipales, et 1 million d'euros en soutien au monde culturel.
Le monde de la culture est entré voilà près d'un an dans la crise sanitaire, sans guère d'espoir d'en sortir rapidement. Théâtres, cinémas, comédiens, musiciens, musées, chacun est touché à des degrés divers, et chacun pense pouvoir repartir le plus vite possible. Sans que ce plus vite possible soit réellement prévisible.
Reprendre en respectant les règles sanitaires
"Quand nous donnons rendez-vous au public à un an de distance à 20h30, nous sommes au rendez-vous un an plus tard, indique un acteur de la vie culturelle nantaise, et ce rendez-vous, la crise sanitaire ne nous permet pas de le fixer !"
La maire de Nantes, Johanna Rolland indique avoir écrit à la ministre de la Culture "pour lui demander que les mesures qui ont été prises pour soutenir les intermittents du spectacle soit renouvelées. Pour le "pendant", et "l'après" crise sanitaire, jusqu'au retour des choses à la normale".
La maire se félicite du travail réalisé avec les principales associations culturelles pour voir comment tenir jusqu'à aujourd'hui, et surtout comment tenir jusqu'aux jours meilleurs.
Chloé Le Bail, du collectif Culture Bar-Bars indique que "cette cellule d'appui covid pour la réouverture des lieux de culture et de vie nocturne est une bonne chose. La relation établie avec les autorités communales, préfectorales, et de santé (ARS) permettent à chacun de se projeter, d'avoir une vision précise des solutions à apporter, à trouver, pour reprendre une activité, sans nier la réalité de la pandémie et sa gravité, en tenant compte des nécessités pour que chacun vive et se cultive, et reste en bonne santé". En respectant les règles sanitaires élémentaires.
Les bibliothèques désormais gratuites
Inventer, se réinventer pour continuer malgré la pandémie, c'est ce qu'a fait le Planétarium de Nantes. Sa directrice, Véronique Dubois, n'a pas baissé les bras. "Il nous a fallu avec les médiateurs, réinventer notre façon de vulgariser la science, et renouer avec le public. Nous avons innové, nous nous sommes adaptés. Puisque les élèves ne pouvaient plus venir chez nous, nous sommes allés dans leurs classes !"
Et ça a marché, 72 classes ont reçu la visite d'un médiateur du Planétarium, pour une conférence d'une heure avec documents audiovisuels et échanges, sur la base du programme de l'enseignant. "Nous imaginons la même chose pour les étudiants et nous avons inauguré aujourd'hui un webinaire avec des personnes âgées, qui ont souhaité rester dans leur établissement".
Aymeric Seasseau, l'adjoint à la culture, ne désespère pas, il cite Battlestar Galactica, une série de Science-Fiction : "Ils ont évolué, ils se sont rebellés, ils ont un plan !" Son plan à lui, c'est, outre cette cellule d'appui et de veille, la gratuité des livres pour tous dans les bibliothèques. "On peut y entrer avec ou sans papiers, avec ou sans toit, les bibliothèques sont le plus beau des services publics".
Et Johanna Rolland d'indiquer que c'était un engagement de sa campagne électorale. "Culture, lecture, égalité sont le socle de l'éducation à Nantes". L'adoption de cette mesure de gratuité sera votée par le prochain conseil municipal et mise en place dès le 1er avril 2021 pour tous les habitants de Nantes Métropole.
1 million d'euros pour redémarrer
La ville de Nantes, qui voit ses recettes diminuer avec la crise sanitaire, débloque 1 million d'euros pour la culture, à moyen terme. Dont 200 000 € pour les théâtres privés, 450 000 € pour la continuité culturelle, et 350 000 € pour développer des activités hors les murs. "Nous sommes convaincus par la gravité de la crise sanitaire, et nous nous sommes organisés, nous sommes prêts". Des actions seront menées vers les publics prioritaires, scolaires, étudiants et seniors en Ehpad.
Johanna Rolland plaide pour des mesures différenciées, adaptés aux dimensions et aux spécificités des lieux, de manière à permettre des réouvertures au fur et à mesure de l'évolution de la crise sanitaire.