Le mercredi 9 juin, un enfant de 3 ans a été percuté par une voiture près de la sortie d'une école primaire à Nantes. L'enfant, heureusement, n'a été que légèrement blessé mais les parents d'élèves dénoncent le manque de sécurité autour de cet établissement récent.
Mercredi matin, tout près du groupe scolaire Aimé Césaire à Nantes, un enfant de 3 ans qui circulait sur sa trottinette, a été percuté. L'automobiliste, semble-t-il aveuglé par le soleil, ne l'aurait pas vu. L'enfant est passé sous la voiture et a été traîné sur plusieurs mètres. Hospitalisé, le petit garçon est ressorti le soir même. Il s'en tire avec des ecchymoses, des écorchures mais un gros choc psychologique. On est passé tout près du drame absolu.
L'école, inaugurée en 2012, est située sur l'île de Nantes, à côté des nefs. C'est de ce côté, près de l'esplanade, que l'accident a eu lieu. Seules les voitures autorisées, munies d'un badge, sont censées y circuler, mais c'est encore trop selon les parents d'élèves qui dénoncent une vitesse souvent excessive sur le Mail des Chantiers, qui longe l'école.
"Les nefs ne sont pas un parking pour les salariés"
"J'ai retrouvé un document qui date de 2016, témoigne Emilie Silantieff, présidente de l'association de parents d'élèves de cette école, et pointant le fait que de nombreux véhicules passaient par là. Un rappel avait été fait aux entreprises comme quoi les nefs ne sont pas un parking pour les salariés. A l'époque, la Ville avait diminué le nombre de badges en circulation. Mais cinq ans après, ça a été oublié."
"On réclame qu'un rappel soit fait à nouveau aux entreprises, dit-elle, que c'est un espace de desserte et pas à utiliser pour son confort personnel".
L'association des parents d'élèves avait proposé aussi que l'école soit clairement identifiée. Mais il semblerait que la décoration extérieure de l'école et de la crèche attenante, des poutres de bois, ne se marie pas esthétiquement avec de tels aménagements ! Question de susceptibilité architecturale. Une fresque au sol a été réalisée pour alerter les automobilistes, mais elle s'efface.
Lors d'un travail fait en commun avec les élus nantais, les parents d'élèves avaient également pointé du doigt la dangerosité du boulevard de la Prairie au Duc, de l'autre côté de l'école. Ils avaient demandé que des ralentisseurs soient créés pour faire ralentir les véhicules, notamment les bus. En vain.
Ce quartier de la Prairie au Duc est victime de son développement. De nombreux logements y ont été construits. Vélos et piétons y côtoient dangereusement les voitures et camions. En septembre 2020, une cycliste de 31 ans avait été tuée lors d'une collision avec un poids-lourd.
Sur le cas précis du groupe scolaire Aimé Césaire, Denis Tallédec, conseiller municipal de Nantes, délégué à la circulation et au stationnement se veut très clair. "S'il y a besoin de signalétique, il y aura signalétique ! On prendra les décisions qui s'imposent. On ne transige pas avec la sécurité des personnes et notamment des enfants."
Pour le moment, depuis l'accident, la police municipale est présente aux heures d'entrée et de sortie de l'école et un diagnostic doit être fait pour décider des aménagements à apporter.
Plus globalement, se pose à Nantes la problématique du développement des déplacements dits doux. "La ville de Nantes, comme les autres, explique Denis Tallédec, doit faire face à ce plan de transition où se côtoient différentes mobilités. On voit bien qu'avec l'arrivée des vélos, des trottinettes, des vélos électriques, des voitures électriques, ces véhicules font beaucoup moins de bruit. Il va falloir travailler sur le visuel."
L'élu tient aussi à préciser que "ce n'est pas parce qu'on est sur des modes doux qu'on doit se défaire du code de la route !"
Une rue fermée à la circulation près d'une école
Information et prévention font partie des axes d'action de la ville, éducation à la sécurité routière des enfants, information en direction des populations, mais des mesures drastiques ont aussi été prises dans certains cas. Ainsi, aux abords de l'école Ledru-Rollin, au sud de la ville, une rue a été fermée à la circulation chaque matin aux horaires de rentrée de classe.
Un exemple qui ne peut pas forcément être reproduit. "On fait dans la dentelle, précise Denis Tallédec, au plus proche de la réalité de vie."
Sur l'île de Nantes, dans le quartier de la Prairie au Duc, une enquête sur les habitudes de déplacement des habitants a été réalisée dont les résultats seront bientôt communiqués. Elle devrait aboutir à des aménagements, qui, les habitants l'espèrent, contribueront à "pacifier" la circulation.