Le ministre de l'intérieur Gerald Darmanin est à Nantes ce mercredi après-midi. Il vient parler de sécurité au lendemain du rassemblement des policiers à Paris et signer un contrat de sécurité justement pour la ville de Nantes. Les syndicats attendent beaucoup de cette visite.
Ce jeudi après-midi, Gérald Darmanin est à Nantes. Il a débuté sa visite par un passage par la mairie pour une cérémonie de signature du contrat sécurité intégrée de la ville de Nantes. Au préalable, le ministre de l'Intérieur s'est entretenu avec la maire de la ville Johanna Rolland.
"Face à des enjeux de sécurité importants, l’Etat, la ville de Nantes et Nantes métropole doivent poursuivre leur mobilisation commune pour garantir la sécurité et la tranquillité des Nantais", écrit-il sur son compte Twitter.
Entretien avec Johanna Rolland, maire de Nantes.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 20, 2021
Face à des enjeux de sécurité importants, l’Etat, la ville de Nantes et Nantes métropole doivent poursuivre leur mobilisation commune pour garantir la sécurité et la tranquillité des Nantais. pic.twitter.com/bZXMTn9tis
Selon Johanna Rolland, la ville s'engage à mener avec le directeur départemental de la sécurité publique un diagnostic partagé sur ce qui ve et ne va pas dans les différents secteurs de la ville. Celle-ci va également lancer avec le parquet de Nantes un nouveau protocole de rappel à l'ordre.
Johanna Rolland a également rappelé que les policiers municipaux seront focalisés sur les incivilités du quotidien, notamment avec une bataille contre l’occupation des halls d’immeuble.
Deux nouveaux postes de médiateurs verront le jour dans les collèges, avec la signature d’un protocole avec l’éducation nationale, la préfecture et le parquet pour prévenir la délinquance en milieu scolaire.
En ce qui concerne la réouverture des terrasses, la maire de Nantes a rappelé la coopération entre la police nationale et municipale : des patrouilles régulières communes et des permanences mobiles. La première a été inaugurée mercredi soir place du Commerce ou Bouffay.
Lors de cette visite, Gérald Darmanin a confirmé à la maire de Nantes l'arrivée de 33 nouveaux fonctionnaires de police dès 2021 et 37 à l'horizon 2022. Les 33 premiers policiers qui arriveront bénéficieront d'un accompagnement social, a t-il également précisé.
Le ministre de l'Intéreur a rappelé que 10 000 postes de policiers et de gendarmes ont été créés. Il a également assuré qu'il y aura plus de 110 policiers nationaux supplémentaires à Nantes sur le mandat d'Emmanuel Macron.
Gérald Darmanin a aussi précisé que "la politique de sécurité est la première sécurité sociale".
Il n'y a pas de gens qui se lèvent tôt le matin pour aller travailler sans la sécurité
Il a également rappelé que la vidéo protection est une compétence municipale. Le nouveau contrat avec la ville de Nantes prévoit l'augmentation du nombre de caméras. L'Etat accompagnera financièrement cette compétence.
Le contrat de sécurité signé ce jour par Johanna Rolland et Gérald Darmanin a été co-signé par Sarah El Hairy. La députée de Loire-Atantique et secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et des Sports, sera en charge du volet jeunesse/éducation nationale.
Après cette visite en mairie, le ministre de l'Intérieur est attendu à l’Hôtel de police de Nantes où une rencontre est prévue avec les policiers nantais.
"On a des services qui sont en souffrance"
Novembre 2018, les policiers manifestaient à Nantes pour réclamer des effectifs supplémentaires.
Trois ans après, selon les syndicats, le manque de moyens reste considérable.
"On considère nous, sans exagérer qu'il en faut 90 pour être bien sur Nantes. On a des services qui sont en souffrance, on a un CDI (Compagnie départementale d'intervention, NDLR) sous-dimensionné alors qu'on sait qu'à Nantes les maintiens de l'ordre sont compliqués et très durs, énumère Stéphane Léonard, du syndicat Unité SGP Police FO, on a une sûreté départementale qui croule sous les dossiers, on a plein de services en souffrance".
Depuis deux ans pourtant, Nantes a reçu 44 policiers supplémentaires. 19 fonctionnaires sont arrivés en 2019, tous dédiés à la police de sécurité du quotidien. En 2020, 25 personnels supplémentaires ont été affectés à Nantes. Mais la population, et donc la délinquance augmentent également.
En 2020, le nombre de délits a cru de 7%, les syndicats décrivent des services débordés.
"Effectivement, il y a un nombre d'appels de police secours qu'on n'a pas le temps de traiter aujourd'hui parce qu'on n'a pas les effectifs suffisants, déplore Arnaud Bernard du syndicat Alliance.
Annoncé par la ville, le recrutement de policiers municipaux risque encore d'augmenter la charge, avec des procédures supplémentaires.