Ils sont en grève ce lundi 18 octobre et dénoncent le manque de moyens. En pays de la Loire les inspecteurs du permis de conduire sont 70. Pour réduire les délais de passage de l'examen il en faudrait deux de plus par département.
Un manque d'effectifs criant, des conditions de travail qui se dégradent, les inspecteurs du permis de conduire sont au point mort. A l'appel du syndicat majoritaire dans la profession, le Snica-FO, ils sont en grève ce lundi 18 octobre.
En toile de fond, ils pointent une politique de privatisation des services publics et la transformation des inspecteurs "en machine à faire passer des examens". Après avoir obtenu l'ouverture de discussions au début de l'été avec le ministère de tutelle, celui de l'Intérieur, le syndicat attend toujours des réponses.
Sur les 18 inspecteurs que compte le département de Loire-Atlantique, 12 étaient en grève ce lundi matin 18 octobre. "Nous voulons en premier lieu l'abrogation de la loi Macron qui permet de privatiser certaines missions du permis de conduire. On a l'exemple du code de la route qui a été confié à des entreprises privées. Il a perdu sa gratuité. Pour passer l'examen aujourd'hui chaque jeune doit s'acquitter d'une redevance de 30 euros. Nous constatons une véritable dégradation du service public avec de la fraude et des résultats en baisse. Nous avons beaucoup de candidats qui arrivent au permis avec un faux code. Ils ne l'ont pas passé, ils l'ont acheté", déplore Damien Mascaras, délégué FO 44 des inspecteurs du permis de conduire.
Les professionnels attendent aussi un geste financier fort de l'administration : "notamment par rapport aux conditions de travail de plus en plus difficiles des inspecteurs. Port du masque dans la voiture, absence de climatisation, vitres ouvertes en permanence. Ça devient intenable", précise Damien Mascaras.
A cela s'ajoute un matériel informatique peu fiable : "ça bugue souvent. Les tablettes qui nous servent à faire les examens ont des applications très compliquées à gérer au quotidien"
Les inspecteurs et délégués réclament aussi des effectifs supplémentaires. "Aujourd'hui il manque 200 professionnels en France. Forcément cela rallonge les délais. Aujourd'hui 60% des candidats réussissent leur examen dès le premier coup. Pour les autres, ceux qui échouent, les délais vont de 6 semaines à 4 mois pour espèrer repasser le permis de conduire."
Pas de #chance pour ceux qui devaient passer leur permis aujourd'hui.
— aurelie flahaut (@aurelie_flahaut) October 18, 2021
Les #inspecteurs du permis de conduire sont en #greve
Ils réclament plus #effectif ou plus de #reconnaissance pic.twitter.com/eJvO8Vj9qS
"Un manque total de considération"
"Au-delà des réformes incessantes et mal préparées, des conditions d’exercice de leur activité au quotidien, de la poursuite de l’externalisation de certaines de leurs missions sans la moindre information ni concertation, les inspecteurs et les délégués au permis de conduire et à la sécurité routière ressentent un manque total de considération de la part de leur administration", dénonce par ailleurs le syndicat.
Et la crise sanitaire, outre l'important retard accumulé au printemps 2020, continue à peser sur le déroulement des examens et n'a fait qu'aggraver une situation déjà préoccupante.
Le poids du premier confinement
Selon Patrick Mirouse, président de l'UNIDEC (Union Nationale Intersyndicale des Enseignants de la Conduite), cette situation, que l'on retrouve dans plusieurs départements, découle du premier confinement. "Les auto-écoles ont été fermées dix semaines et les examens n'ont repris qu'un mois après la réouverture, et pas à plein régime dans un premier temps." Selon ses estimations, ce sont près de 325 000 examens qui n'auraient pas pu avoir lieu durant ces trois mois d'interruption (on recense en moyenne 1,3 millions de nouveaux permis de conduire chaque année).
En pays de la Loire 70 inspecteurs font actuellemnt passer le permis de conduire. Pour réduire les délais il faudrait en recruter deux de plus par département.