Nantes : manifestation samedi contre le projet de transfert du CHU

C'est un collectif né en octobre dernier à Nantes qui appelle à manifester ce samedi devant l'entrée du CHU. Il demande un moratoire pour permettre de revoir ce projet jugé sous-dimensionné. Une note interne confirme d'ailleurs ce point de vue.

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Le collectif est composé de syndicats et de mouvements comme la CGT  et Attac 44 mais aussi de personnalités de sensibilités politiques éloignées comme la France Insoumise, Nantes En Commun et une élue divers droite. 

Baptisé "Stop-transfert-CHU-Nantes" , il a mis en ligne une pétition demandant de stopper le projet de transfert du CHU vers l'île de Nantes. Pétition qui avait recueilli ce mercredi 9 décembre au matin 1 543 signatures.

Le premier et principal argument développé par ce collectif est le sous-dimensionnement du futur CHU qui doit prendre place sur l'île de Nantes, sur le site de l'ancien marché d'intérêt national.
 

"Une réduction imposée du personnel soignant et des lits"

"Il est inadapté et sous dimensionné, estime le collectif dans son appel à manifester, avec une réduction imposée du personnel soignant et des lits pour un territoire en pleine croissance démographique. Le choix incompréhensible d'un site unique, en zone inondable, limité à 10 ha alors qu'il doit remplacer l'Hôtel Dieu (17 ha) et Laënnec (49 ha), sans possibilité d’extension et difficilement accessible. Le projet est pharaonique avec un budget d'au moins un milliard d’euros, et donc un endettement insupportable pour le CHU qui continuera d’imposer des restrictions budgétaires nocives pour du béton, au détriment des soins."

Olivier Terrien est un élu CGT au CHU. A ce titre, il siège tous les deux mois à la commission médicale d'établissement avec la direction générale et des médecins dont certains, dit-il, savent que le projet n'est pas adapté.

"Aujourd'hui, témoigne-t-il, on ne peut pas conjuguer notre activité quotidienne et gérer la crise sanitaire alors on déprogramme des opérations. Mais avant cette crise, la situation était déjà dramatique. Au niveau des urgences, on a eu des patients hospitalisés sur brancard (par manque de lit)."


Réanimation : un des départements français les moins bien dotés

L'élu CGT a demandé que soit mis aux voix au Conseil de Surveillance un vœu pour que soit revu le projet en matière d'offre de soins, de nombres de lits. Cette demande a été refusée. 

S'appuyant sur des données 2018 du Ministère de la santé, le syndicat dénonce le manque de moyens alloués au CHU nantais.
"Pour les lits de réanimation, dénonce Olivier Terrien, on est un des départements français les moins bien dotés. 7,15 lits (en 2020) pour 100 000 habitants alors que des villes comparables comme Strasbourg en ont 12."

Et le nouveau CHU ne prévoit pas d'améliorer ce ratio.

La CGT fait état d'une note interne constatant que l'augmentation et le vieillissement de la population n'ont pas été suffisamment pris en compte dans ce projet.

Sous le titre "information sur le projet île de Nantes" après le rappel d'une réduction attendue de 300 litson peut y lire : "Vieillissement population beaucoup plus important que ce que l'on pensait initialement et croissance population métropole +++."
 

Comment intégrer une crise sanitaire sur l'île de Nantes ?

La note envisage même la préemption de terrains disponibles pour agrandir le futur CHU. 

"Comment intégrer une crise sanitaire sur IDN (île de Nantes) s'interroge la note, il y aura des difficultés à augmenter le nombre de lits de réa."

A noter que dans un rapport datant de 2012, la Chambre Régionale des Comptes s'interrogeait déjà sur le financement du futur CHU estimant que la cadrage du projet de transfert manquait de solidité alors que les capacités d'autofinancement de l'équipement était jugées incertaines.
La manifestation à laquelle appelle le collectif est prévue samedi 12 décembre à 14h devant l'entrée principale.

"Tant que la première pierre ne sera pas posée, il est encore temps de stopper ce projet" estime Olivier Terrien. 
 
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