C'est à partir de la station d'épuration des eaux usées de Rezé que l'on va, en 2021, produire du biogaz. Il sera injecté dans le réseau qui alimente la métropole de Nantes. Explications.

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Produire du biogaz à partir d'une station d'épuration d'eaux usées et l'injecter dans le réseau conventionnel n'est pas nouveau. Dans l'ouest, cela se fait déjà à Quimper depuis 2017 et à Angers depuis 2018.

Pour la métropole de Nantes, ce sera une grande première en 2021.

La station d'épuration de la Petite-Californie, à Rezé, traite les eaux usées de sept communes du sud de l'agglomération nantaise. Elle possédait déjà depuis 2011 une unité de cogénération qui produisait du gaz permettant, via un alternateur, de produire de l'électricité revendu à EDF.

L'installation qui va y être réalisée permettra de mieux valoriser cette production de biogaz. Elle ne servira plus à produire de l'électricité mais le gaz sera traité pour être "mis aux normes" du gaz naturel et pourra être injecté dans le réseau. 

La modification permet de multiplier par 10 le rendement énergétique de ce qui est déjà produit. On passera ainsi de 1 GWh de biogaz/an à 10.7 GWh/an.

Cette production correspond à la consommation de 2 140 logements soit l'équivalent de 4000 habitants (la station retraite les eaux usées de 180 000 logements).
Selon les chiffres communiqués par Nantes Métropole, la nouvelle installation représente un coût de 2,8 M€, et devrait être rentabilisée en 4 ans.

Les travaux de construction sont prévus sur 10 mois pour une mise en service en juin 2021.
 

Comment ça marche

Il y a différentes manières de produire du biogaz. A partir de déchets végétaux, d'effluents d'élevages ou de boues de stations d'épuration. Dans ce dernier cas, les boues et graisses issues de "nettoyage" des eaux usées sont dirigées vers un méthaniseur où des bactéries transforment la matière organique en biogaz.

"C'est une cocotte minute fermée, explique Denis Guilbert, le directeur du cycle de l'eau à Nantes Métropole. Il y a une compétition qui se fait entre les bactéries, celles qui ont besoin d'oxygène meurent. La fermentation dégage du gaz qui est à 65 % du méthane. On va à l'avenir essayer de doper ce fonctionnement pour avoir d'avantage de biogaz."

Le biogaz subit aussi un traitement qui lui donne les performances du gaz naturel. On peut alors parler de biométhane.

Comme le gaz naturel importé, on doit ensuite lui ajouter du tétrahydrothiofène (THT), ce composant souffré qui permet de le détecter à l'odeur en cas de fuite. Il peut alors être injecté dans le réseau. La distribution se fait en partenariat avec GRDF avec qui Nantes Métropole a signé un contrat.D'autres communes de la région ont aménagé des systèmes permettant d'injecter dans le réseau la production de biogaz issue d'unités de biométhanisation à partir de résidus agricoles. C'est le cas depuis 2014 à Mortagne-sur-Sèvre et 2019 à Montaigu, en Vendée. 

Quant à savoir si d'autre stations de production de biométhane sont envisagées sur la métropole de Nantes à partir de boues de stations d'épuration, la réponse reste au conditionnel.

"Il faudrait pour cela que les évolutions tarifaires restent raisonnables" explique Robin Salecroix, vice-président de Nantes Métropole en charge de la politique de l'eau et de l'assainissement. Nantes Métropole revend en effet le gaz produit sur la station d'épuration à son partenaire Engie.

"On est sur une démarche vertueuse tient à préciser Robin Salecroix, tant au niveau écologique que financier."

Une politique tarifaire moins attractive mettrait en danger le modèle économique d'une telle démarche.

 
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