C'est un procès sous le régime dit de la "publicité restreinte" qui s'est ouvert ce matin, en raison de l'âge d'un des accusés, mineur au moment des faits. Ce meurtre, dans la nuit du 27 au 28 septembre 2016, avait suscité une grande émotion à Nantes.
Romain Barré, agent immobilier, avait été étranglé alors qu'il somnolait dans sa voiture, puis jeté dans la Loire, par des agresseurs qui voulaient lui voler sa voiture, sa carte bancaire et son téléphone. .
Ca n'arrive pas qu'aux autres
Pour l'avocat du père de la victime, Me Loïc Cabioch, cette audience a un retentissement particulier car "tout le monde peut se projeter dans la situation de Romain Barré". "Tout le monde peut soit s'identifier, soit identifier un frère, un cousin, un fils dans l'histoire de Romain Barré". C'est l'histoire d'un homme qui a bien arrosé un diner, qui se repose dans sa voiture avant de prendre la route et qui va être assassiné.Des jeunes à la dérive
Le mineur âgé de 19 ans aujourd'hui n'avait "pas de casier judiciaire de violences" mais un "parcours difficile,(...) notamment dans les premières années de sa vie", selon son conseil Me Olivier Mechinaud. Il souhaite "exprimer des regrets" même si c'est "tout à fait impossible de trouver des explications rationnelles" aux faits qui lui sont reprochés. Avec son co-accusé âgé 22 ans, ils sont poursuivis pour "meurtre ayant pour objet la préparation d'un délit ou l'impunité de son auteur". Ils rejettent chacun sur l'autre l'idée du meurtre. Une jeune femme de 21 ans, compagne de l'aînée à l'époque, est elle poursuivie pour "complicité de meurtre".Des faits particulièrement violents
L'étranglement s'est déroulé "en deux temps, d'abord avec un gilet jaune et ensuite avec des câbles de batterie". "Ensuite, ils le chargent dans le coffre de la voiture, ils vont jusqu'au quai Wilson, sur l'île de Nantes et là les deux hommes vont jeter Romain Barré dans la Loire", a raconté Maitre Loïc Cabioch. Son corps n'avait été retrouvé que trois semaines après sa mort.Le mineur au moment des faits encourt 20 ans de prison, les deux autres accusés encourent la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu pour le 17 septembre.