Nantes : mise à l'abri des occupants de l'Orangerie, 195 personnes ont pu être relogées

Après le gymnase de Talensac dans le centre-ville de Nantes en décembre, c'était ce mardi matin au tour de l'Orangerie, un bâtiment dans l'ouest de la ville, d'être vidé de ses occupants pour qui une solution a été trouvée dans des centres de vacances du département.  

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Cette fois-ci, l'opération avait été préparée en étroite collaboration avec les associations qui viennent en aide aux migrants comme le collectif "Personne à la Rue." Une réunion avait d'ailleurs eu lieu en préfecture vendredi dernier associant le Préfet, des élus de la Ville et une délégation du collectif. 

Il s'agissait de mettre à l'abri les occupants d'un squat baptisé "L'orangerie" rue Daubenton, à l'ouest du centre-ville de Nantes occupé depuis le 2 novembre 2020, majoritairement par des Erythréens, des Soudanais et des Somaliens. La difficulté était d'éviter que plus de personnes encore ne viennent s'y installer. Il fallait donc que l'opération se prépare le plus discrètement possible.

L'Autre Cantine, très engagée dans l'aide aux migrants en leur fournissant notamment des repas, avait envoyé une dizaine de ses bénévoles sur place lundi soir, pour préparer cette prise en charge.

"On avait préparé 150 tickets, raconte Raoul, l'un de ces bénévoles. pour protéger ceux qui dorment vraiment dans l'Orangerie" Des tickets qui allaient permettre à ces personnes d'être prises en charge. 

 

Mise à l'abri de la totalité des personnes qui se trouvaient sur place

Mais la bonne surprise, c'est que les associations France Horizon et Aurore, mandatées par l'Etat pour gérer cette opération, ont finalement pris en charge la totalité des personnes qui se trouvaient sur place ce mardi matin, à savoir 195 personnes.

A 7h30, plusieurs bus sont arrivés et, dans le calme, le bâtiment appartenant à la société rennaise Pierre Promotion, a été vidé.

"Le propriétaire n' a jamais mis d'expulsion en route, tient à préciser Raoul. C'est resté un lieu vaccant. Le propriétaire est resté plus que correct et sensible à la situation."

L'association "L'Autre Cantine" souligne aussi la bonne coordination entre les membres du collectif associatif qui est resté soudé dans cette opération, Visiblement, les différents intervenants, Etat, Ville et associations, ont su se faire confiance et œuvrer dans le même sens.
 

Ce que confirme François Prochasson, conseiller municipal de Nantes en charge du droit au logement qui, dans un communiqué,  "se réjouit de la complémentarité entre les services de la Préfecture et ceux de la Ville qui ont orchestré cette opération, et de la participation active et rassurante des bénévoles associatifs. Cette opération s’inscrit pleinement dans nos engagements en faveur du droit au logement». La ville de Nantes participera d'ailleurs financièrement à cette opération de relogement.

 

Vers Pornic et Préfailles

"L’ensemble des personnes mises à l’abri, précise la Préfecture de Loire-Atlantique dans un communiqué, seront ainsi hébergées dans deux structures adaptées en Loire-Atlantique et bénéficieront d’un accompagnement spécifique. En lien avec le SIAO (service intégré d'accueil et d'orientation), des familles ont également été relogées dans des hébergements dédiés sur le département."

D'après nos informations, les personnes ont été dirigées vers des centres de vacances de Pornic et Préfailles.

Un autre lieu, l'ancien collège appartenant au diocèse de Nantes dans le centre-ville, "Notre Dame du Bon Conseil", a été également évacué ce mardi matin.

"Cette mise à l’abri, qui a eu lieu sur deux sites, s’est globalement bien déroulée se félicite la Préfecture, grâce au travail mené en amont par les services de la mairie de Nantes, des partenaires associatifs et des services de l’État présents sur place tout au long de la matinée. Ces mises à l’abri s’inscrivent dans une politique nationale, renforcée par la crise sanitaire, de recherche de solutions d’hébergement pour les personnes à la rue."

 

 

"On va pouvoir souffler"

L'association L'Autre Cantine, se dit satisfaite également de cette opération. "Il faut savoir mettre fin à un site, nous dit Raoul, on va pouvoir souffler."

D'après les chiffres communiqués par le préfet Didier Martin, depuis le début de la crise sanitaire, ce sont 1 400 personnes qui ont ainsi été mises à l'abri en Loire-Atlantique.

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