Nantes : la mise à l'abri des occupants du squat Talensac ne satisfait pas les associations

C'était le 21 décembre dernier, tôt le matin, 165 personnes étaient évacuées d'un gymnase dans le quartier Talensac à Nantes pour être relogées dans une ancienne auberge de jeunesse. Plusieurs associations estiment que ce squat n'était pas une urgence à traiter comparé à d'autres.

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Dans un communiqué signé d'une quarantaine d'associations et syndicats, l'inter-collectif  "Personne à la rue !" s'étonne que la mairie de Nantes ait choisi de reloger les occupants du squat de Talensac plutôt que ceux de l'Orangeraie, cet autre bâtiment investi par plusieurs centaines de migrants, sans eau ni électricité, dans un quartier plus à l'ouest du centre-ville.

Selon ces associations, le gymnase de Talensac disposait de chauffage et d'eau et ne présentait pas une situation d'urgence.

"L’inter collectif tient à faire part de sa totale surprise et de son incompréhension, dit le communiqué, par rapport à l’évacuation des locaux occupés à Talensac, où les conditions minimum de vie étaient assurées (électricité, chauffage, sanitaires)... L'inter-collectif alerte à nouveau la mairie et la préfecture sur l’urgence de proposer des solutions dignes et en concertation pour les résidents du bâtiment de l’Orangeraie (rue Daubenton) qui souffrent de promiscuité, de froid, d’insécurité ainsi qu’à toutes les personnes qui appellent le 115 sans proposition et pour lesquels l’Auberge de jeunesse constituait une des solutions."

Interrogé sur cette question le 21 décembre dernier, Yves Pascouau, conseiller municipal de Nantes en charge de l'Europe, des migrants et des gens du voyage, nous avait expliqué que la ville ne disposait pas d'une solution pour gérer d'un seul coup les 250 occupants de l'orangeraie alors que l'ancienne auberge de jeunesse et quelques autres logements permettaient de mettre à l'abri les 160 occupants du gymnase du quartier Talensac.

L'élu nantais expliquait également que c'était à l'Etat de gérer ces situations, la Ville n'ayant fait que mettre des sites à disposition en attendant que l'Etat réoriente les personnes "vers des dispositifs d'hébergement pérennes".

A l'inter-collectif, on répond que "la préfecture peut réquisitionner des structures, ce n'est pas une question de places mais de décision politique."

De son côté, la préfecture nous a déclaré ne pas vouloir communiquer "sur la décision ou non de l'évacuation de ce squat", ajoutant cependant "quelques éléments de contexte sur ce sujet".

"L'objectif de l’État est de mettre à l'abri les femmes et des enfants issus des squats en lien avec le SIAO (Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation , NDLR), notamment, précise la préfecture de Loire-Atlantique, depuis le début de la crise sanitaire soit le 13 mars, l’État a mis à l'abri 1 143 personnes soit 593 ménages  dans des places supplémentaires ouvertes (COVID + plan Hivernal) dont près de 972 personnes hébergées dans les hôtels mis à disposition".

"Il s'agit d'un effort sans précédent qui a quasiment atteint le doublement de la capacité d'accueil existante", poursuit la préfecture.

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