Après trois années de travaux, la nouvelle école des Beaux-arts a intégré à la rentrée près de 400 nouveaux étudiants sur l’île de Nantes. Sous d’anciennes halles industrielles se nichent les artistes de demain. Visite guidée avant l’ouverture au public les 4 et 5 novembre.
Le reportage de Denis Leroy :Lorsqu’au tournant des années 2010, les engins de démolition s'attaquent aux halles Alstom, ça en est vraiment fini de la longue histoire de la construction navale sur l'ile de Nantes en 1850.
De la carcasse éventrée seuls sont conservés les piliers métalliques et les lourds portiques d’élévation. Ils forment l'ossature d'un bâtiment flambant neuf et lumineux de 8 500 m2 sur 3 niveaux rehaussée par une nouvelle verrière.
Cette métamorphose des deux anciennes nefs industrielles est signée par l’architecte français Franklin Azzi à qui l’on doit la transformation de centres culturels à Lille ou le réaménagement des berges de Seine à Paris.
A l’intérieur, on y a préservé l’esprit des ateliers de fabrication d’antan. Les locaux sont distribués sous forme de pôles : Construction, Images et Print. Les postes de soudure et les presses à imprimer côtoient les outils à bois et les studios multimédia dernière génération. En tout 4300 m2 d’espaces consacrés à la recherche et à l’expérimentation dans tous les domaines des arts visuels.
La pédagogie, reposant sur l’autonomie et la liberté de l’élève, se veut la même malgré le déménagement à la rentrée de septembre. Finis les recoins de l'ancienne école trop vétuste en centre-ville, place à un nouveau mode de travail et de déplacement à travers un réseau de passerelles et coursives, port du badge obligatoire. Certains usagers n’ont pas tardé à rebaptiser le lieu Alcatraz du nom de la sinistre prison au large de San-Francisco !
Côté recrutement, d'année en année, l'école s'ouvre de plus en plus à l'international. Presque cent élèves sont arrivés en septembre, la plupart du continent asiatique. Ils viennent chercher en France, un diplôme, une équivalence et aussi une autre forme d’enseignement de l’art.
80% des élèves proviennent de prépas privées ; l’objectif est d’ouvrir à la rentrée 2018 une classe préparatoire publique à Saint-Nazaire.
Financée à 80 % par la Ville de Nantes, son autre mission est de proposer des cours artistiques au public amateur, jeune et adulte. Les 750 places disponibles sont déjà complètes !
Les Beaux-Arts ont rejoint le quartier dit de la création où se côtoient déjà différentes écoles d'enseignement supérieur comme
Architecture, Cinéma, Communication (Mediacampus) et d’ici quelques années, Design.
Sa place centrale située en extérieur sous la toiture est déjà un lieu fréquenté grâce à sa grande table circulaire conçue par le collectif Fichtre de Nantes et située à quelques pas des rives de la Loire, de l’Eléphant et de Stereolux.
Par ailleurs, un centre de documentation et une galerie d'arts de 250 m2 ouverts du mercredi au dimanche doivent en faire un lieu culturel qui compte dans la ville.