Agressions, vols, trafics, actes de vandalisme. Les professionnels de la vie nocturne nantaise dénoncent une situation qui ne cesse de se dégrader. Ils appellent à un rassemblement le 29 janvier à Nantes.
Agressions au couteau, vols à la tire, trafics, actes de vandalisme, les faits de délinquance sont en nette augmentation à Nantes, une situation que dénoncent les professionnels de la nuit.
"Les agressions sont montées d'un cran et leurs techniques sont de plus en plus agressives", explique Cyril, barman et responsable d'établissement. "Les agressions au couteau sont devenues la norme", s'alarme-t-il. "L'autre jour, une serveuse a pris un coup de couteau parce qu'elle n'avait pas son portable sur elle !", s'indigne-t-il.
Auparavant localisé dans l'hyper-centre, le phénomène touche aujourd'hui l'ensemble du centre-ville nantais, du Hangar à bananes à Bouffay et s'étend même à des quartiers plus résidentiels comme le boulevard Guist'hau.
Et la crainte s'est installée chez les clients qui ont tendance à quitter plus tôt les bars et restaurants de la ville, voire à changer leurs habitudes en fréquentant des lieux à la périphérie de Nantes. Trois professionnels nantais, un responsable de bar, un agent de sécurité et un barman, ont créé un groupe Facebook qui réunit près de 500 personnes.
Ils appellent à un rassemblement le 29 janvier à 14h30, place du Bouffay à Nantes. "Un cri d'alarme pour faire réagir la municipalité et la préfecture qui "se renvoient la balle" au lieu d'agir, et laissent la situation se dégrader et s’aggraver", expliquent-ils.Alors que l'insécurité à Nantes devient un enjeu des prochaines élections municipales, ces professionnels réclament des mesures d'urgence et refuse que ce problème soit un sujet de campagne.
"On ne peut pas attendre qu’il y ait de nouveaux drames, il faut s’en occuper dès aujourd’hui. On ne veut pas payer les frais du jeu politique", s'insurge Cyril.
Prioriser les actions des policiers
"On a une évolution croissante sur plusieurs années de certaines catégories de délinquance", expliquait le 14 janvier dernier Benoit Desferet, nommé il y a six mois à la tête de la direction départementale de la sécurité publique, "c'est vrai qu'en ce domaine (des agressions sexuelles), d'une manière générale, que ce soit intra familiale ou dans d'autres circonstances, ça fait partie des agrégats en augmentation. Mais il y a aussi les vols avec violence qui augmentent de façon importante".Autre secteur où les chiffres de la délinquance augmentent, celui des stupéfiants.
700 policiers travaillent sous l'autorité de Benoit Desferet. "On peut toujours espérer avoir plus de policiers, ce qui permet de pouvoir répondre à plus de problématiques, maintenant, avant de réclamer des policiers, il faut regarder la situation telle qu'elle est actuellement et les priorités qu'il faut donner à ces collaborateurs".Les priorités des délinquances à Nantes ne sont pas forcément les mêmes ailleurs - Benoit Desferet, DDSP