On peut observer depuis plusieurs jours sur la Loire et son affluent la Sèvre-Nantaise une écume jaunâtre inhabituelle. Un phénomène naturel lié à la montée du niveau de l'eau et au débit du fleuve, qui remet en suspension des débris végétaux et des sels minéraux.
Le phénomène est récurrent et toujours aussi étonnant pour ne pas dire inquiétant. Une écume jaunâtre se laisse aller au gré du courant, sur une eau passablement chargées en sédiments et présentant une couleur jaune marron peu ragoutante en cette saison !
Une pollution supplémentaire se dit-on en cette période où tout phénomène inhabituel devient suspect, entre réchauffement climatique et activités humaines perturbantes des milieux naturels.
On a connu par le passé telle ou telle entreprise peu regardante avec ses rejets, relâchés du côté de la Basse-Île à Rezé, des mousses malodorantes ressemblant à cette écume observées depuis les premiers jours de décembre.
Un phénomène ancien mal documenté
"Ce n'est pas un épisode de pollution" indique-t-on au GIP Loire-Estuaire (Groupement d'Intérêt Public) qui suit de près la vie du fleuve entre la Maine et la mer. "C'est un phénomène constaté par les anciens, et pas non plus propre à la Loire", souligne son directeur, Simon Lery. En effet des recherches sur le web indiquent que d'autres rivières, et depuis des temps précédant l'ère industrielle, montraient ces phénomènes d'écume.
Simon Lery avance avec prudence sur ce sujet peu documenté, "C'est probablement un effet des protéines liées à la décomposition organique des végétaux, la Loire n'est pas en crue, c'est la première montée des eaux, et le premier lessivage des berges de l'automne", et qui provoquerait cette écume disgracieuse.
Pour tout savoir de l'état de la Loire dans son estuaire, le GIP Loire-Estuaire publie en temps réel les données indiquant le taux d'oxygène, la température, le débit, le coefficient de marée, etc. C'est le réseau Syvel. Ce 13 décembre, tous les indicateurs sont favorables, "le fleuve est même très peu turbide en ce moment", relève Simon Lery, comme quoi les apparences sont trompeuses !