Depuis le début de février l'association l'Autre Cantine aide des migrants dans l'occupation d'un petit immeuble de bureaux à proximité du marché de Talensac à Nantes, dont l'accès se fait par le gymnase qui le jouxte, le juge sur demande du propriétaire leur donne deux mois pour quitter les lieux.
L'association l'Autre Cantine occupe depuis le 5 février le gymnase de la rue Moquechien situé entre le marché de Talensac et le Cours des 50 Otages. Plus précisément l'immeuble de bureaux qui lui est accolé.
L'ensemble immobilier est la propriété du groupe Covivio. Dès le début de l'occupation, le propriétaire a fait valoir son droit auprès de la justice, qui n'a pas trainé pour statuer.
Le juge constatant qu'il n'y avait pas eu effraction lors de l'entrée dans les lieux a donné un répit de deux mois à l'association l'Autre Cantine et aux migrants qu'elle accompagne. "C'est le minimum en pareil cas, le délai pouvant aller jusqu'à trois ans. L'association demandait raisonnablement un an, le temps pour ces migrants en cours de régularisation, de voir aboutir leurs demandes" précise Christophe Jouin.
À l'intérieur de l'immeuble de bureaux, "les habitants se sont auto-organisés pour assurer leur propre sécurité, avec des tours de garde et un système de carte pour chaque habitant. Ainsi, il n’est pas à craindre une occupation trop importante du bâtiment, car chacun garde en mémoire le traumatisme de Jeanne-Bernard !"
Si l'association n'a pas de recours possible après la décision du juge, elle soutiendra les actions individuelles des migrants dans le cas où il n'y aurait pas d'expulsion sans relogement, "chaque personne pourra saisir le juge des référés administratifs qui pourra enjoindre l'État à un relogement."
Par ailleurs l'Autre Cantine fait le constat de la mauvaise volonté de l'État avec le 115 qui "s'arrange" pour ne pas laisser une femme avec enfants plus de cinq nuits à la rue, "pour ne pas lui donner l'opportunité d'un référé de relogement".
L'Autre Cantine avec d'autres associations "fait le pari de l’accueil plutôt que du rejet et se dit prête à prendre en charge une partie des services nécessaires à un bon accueil, pour lequel on sait aujourd’hui que cet accueil est toujours moins onéreux que le "non-accueil" pratiqué depuis des dizaines d’années par l’État !"