Un lieu pour pouvoir cuisiner selon sa propre culture. Plusieurs associations caritatives de Nantes répondent à cette demande de familles précaires vivant à l'hôtel.
C'est en écoutant les familles que le Secours Catholique de Loire-Atlantique a pris conscience de l'importance de la demande.
Les personnes qui vivent dans la précarité, d'un hôtel à l'autre, n'ont pas la possibilité de cuisiner. Ce plaisir intimement lié à la culture de chacun mais aussi à la convivialité ne peut être satisfait.
Quatre associations caritatives de Loire-Atlantique ont pris l'initiative de proposer des lieux où pourront mijoter ces plats bons pour les papilles et pour le moral.
Saint-Benoît Labre et Les Eaux Vives proposent des cuisines mobiles dans des bus qui vont au plus près des hôtels concernés, souvent en zone périurbaine.
Diaconat Protestant et le Secours Catholique de Loire-Atlantique ont, chacun, créé un lieu fixe où ces familles sont accueillies par des bénévoles.
Pour sa part, le Secours Catholique propose dans ses locaux, une cuisine que les familles pourront réserver via le 115 dans des créneaux assez larges, le matin ou l'après-midi.
"Pouvoir choisir ce qu'on mange, c'est essentiel"
"C'est un lieu qui permet (aux personnes isolées ou aux familles) de créer du lien, de se sentir chez elles, avec leurs propres denrées, explique Caroline Saint-Bonnet, déléguée du Secours Catholique de Loire-Atlantique. Se nourrir avec des boîtes de conserve n'est pas satisfaisant. Pouvoir choisir ce qu'on mange, c'est essentiel."
Baptisé "Ma MarMeet" ce lieu est né, dit-on au Secours Catholique, de l'écoute des familles accompagnées. "Ma MarMeet a été conçue à partir de la parole des personnes, dit Caroline Saint-Bonnet. On a pris le temps de recueillir leur parole, d'entendre leurs suggestions, leurs idées. Si on prend le temps d'écouter ces personnes, ça permet d'offrir une aide adaptée."
Une initiative d'autant plus importante de la part de ces associations qui ont travaillé ensemble sur cette idée, que la nourriture est un signal fort dans l'identification de la précarisation. L'aide alimentaire apportées à ces familles en difficulté et ces personnes isolées a encore augmenté en 2020.
"Elles peuvent passer une journée sans s'alimenter"
Pour les familles dans le besoin, le premier poste budgétaire sur lequel qui est rogné est le loyer ou le chauffage. Pour les personnes isolées c'est l'alimentation. "On accompagne des personnes en situation d'insécurité alimentaire, témoigne Caroline Saint-Bonnet. c'est dire qu'elles peuvent passer une journée sans s'alimenter."
Ces lieux ouverts par les associations permettront aussi aux bénévoles, par la convivialité qu'ils apporteront, de déceler les situations de grande précarité et d'y apporter un accompagnement adapté.