"Notre action visait à alerter le public", le procès en appel de trois décrocheurs des portraits d'Emmanuel Macron

Ce 24 septembre se tenait à Rennes le procès en appel de trois militants du climat condamnés en 2020 pour avoir retiré le portrait du président de la République dans la mairie d'Ancenis, en Loire-Atlantique. Ils espéraient la relaxe au nom de la liberté d'expression et de l'état de nécessité climatique.

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Pour le retrait en 2019 du portrait d'Emmanuel Macron dans la mairie d'Ancenis-Saint-Géréon, trois militants du collectif d’Action Non-Violente COP21 (ANV-COP21) avaient été condamnés en 2020. Laurine Guyard et Gaëtan Jaguelin avaient écopé de 500 euros d'amendes pour vol en réunion et 300 euros pour refus de prélèvement ADN. Véronique Beautrais avait été condamné à 500 euros d'amende pour vol.

Les trois activistes sont rejugés en appel ce 24 septembre par le tribunal de Rennes et espèrent la relaxe. "La condamnation en première instance était une des plus lourdes jamais prononcées, parmi les 54 procès liés à cette campagne, explique Gaspard Tamagny, membre du collectif. "Plus ça va, plus les condamnations se font rares, ou en tout cas les peines se font minimes, avec très peu de condamnations fermes". 

En 2019 et 2020, 150 portraits d'Emmanuel Macron ont été retirés des mairies en France, une action "pour symboliser le vide de sa politique climatique et alerter sur le fait qu'il fallait d'urgence des mesures pour respecter les objectifs de la COP 21".

Un certain nombre de ces portraits étaient ensuite réapparus, lors du contre-sommet du G7 au Pays Basque en août 2019 ou encore au Parlement Européen, le 19 janvier 2022, à l'occasion de l'inauguration de la présidence française de l’Union européenne.

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"L'action que nous avons menée était l'occasion de délivrer un message, participer à une alerte pour interpeller les citoyens et les politiques sur la nécessité de se mettre en action suite à des engagements qui ont été pris en 2015 par l'État français, et qui, encore aujourd'hui, ne sont pas à la hauteur de la situation", rappelle Gaëtan Jaguelin, qui revendique l'action non-violente. 

"En première instance, on a eu la peine la plus lourde de tous les procès des décrocheurs qui ont eu lieu partout en France", souligne Laurine Guyard qui espère la relaxe au vu des récentes décisions de la Cour de cassation, "sur le motif de la libre expression. La jurisprudence va plutôt dans notre sens ces derniers mois."

Les deux avocats de la défense vont plaider la liberté d'expression. "Notre action visait à alerter le public sur l'urgence climatique et sur le fait que les politiques n'étaient pas à la hauteur", précise Laurine Guyard. Ils plaideront aussi l'"état de nécessité" : "au vu de l'urgence climatique, on est dans la nécessité en tant que citoyen de devoir faire quelque chose", explique Gaspard Tamagny. 

Lors du procès en appel ce 24 septembre à Rennes, l'avocat général a requis la validation du jugement de 2020. Mise en délibéré, la décision sera connue le 22 octobre prochain.

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