Comme ils l'avaient promis, les opposants à Notre-Dame-des-Landes ont bien commencé le nettoyage de la route D281, ce matin. Ils étaient environ 400. Cela s'est déroulé à l'abri du regard des journalistes. Mais ils ont prévu une conférence de presse dès que les travaux auront avancé.
Des agriculteurs avec leurs tracteurs, tirant des remorques et des bennes, mais aussi des habitants des environs et des soutiens des opposants à l'aéroport, ont vers le lieu de rendez-vous. Transportant pelles et sacs poubelles "par solidarité et par volonté d'apaisement". Tous voulaient participer à ce moment important dans l'histoire de la ZAD: "On nettoie ce qu'on a été obligés de mettre en place pour arriver à nos fins". Un moment d'unité aussi, " il faut montrer sur cette première étape qu'on est capable de s'entendre, de discuter ensemble " a déclaré Jean-Paul Naud, maire de Notre-dame-des-Landes.
La route D82, fermée en 2013, est un symbole ici. Trois kilomètres entravés,de cabanes, de miradors, de chicanes, autant d'obstacles qui ont bloqué l'accès du bocage et "empêché sa destruction." selon Françoise Verchère du collectif Cedpa.
La route quand elle sera nettoyée ? " il y a aura immédiatement des ralentisseurs provisoires, puis par la suite des ralentisseurs pérennes, et des voies de passage seront créées pour nos ami-e-s tritons, salamandres et autres habitant-e-s du bocage", avait annoncé dans un communiqué l'Acipa, opposants historiques.
Une chose est sure, la route doit être complètement libre à la circulation d'ici la fin de la semaine, sans quoi les forces de l'ordre s'en chargeraient.
Les militants les plus radicaux ne voulaient pas la livrer à la circulation, mais la maintenir sous leur contrôle. En invitant ses sympathisants à lever les obstacles jonchant la route, l'Acipa n'a pas exclu de la refermer "si des menaces d'expulsion venaient à se concrétiser" contre les occupants de la ZAD.
L'Acipa privilégie le dialogue mais les discussions s'annoncent plus longues sur le devenir des terres de la zone, notamment sur les "5/600 hectares" selon le maire de la commune (sur 1.650), où les zadistes ont lancé des projets agricoles. Édouard Philippe a donné aux occupants illégaux jusqu'au 30 Mars, fin de la trêve hivernale, pour évacuer les lieux. Les occupants se disent "prêts à négocier", mais refusent toute "expulsion".
Tri sélectif oblige, sur place il y avait une benne de bois, une de béton, une benne de pneus, une de chicanes. Un nettoyage qui va vraisemblablement durer trois jours.
Restent des questions en suspens. Que vont devenir les centaines d'hectares de terres, acquis par l'Etat ? Les élus réunis ce matin à Notre dame des Landes ont un projet ; transformer la ZAD en ZAP, zone agricole protégée.
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