Notre-Dame-des-Landes : quand l'abandon du projet d'aéroport devient sujet de recherche pour les universitaires

Quels enseignements tirer du projet d'aéroport Notre-Dame des Landes ? Abandonné en janvier dernier, il est devenu un objet d'étude pour le monde universitaire. Il est au coeur d'un colloque organisé à la faculté de droit de Nantes.

Ils sont professeurs de droit, chercheurs en sciences politiques mais aussi géographes venus de toute la France. Pendant deux jours, les 29 et 30 novembre, ils vont étudier tous les aspects juridiques, écologiques, politiques du projet d'aéroport du grand ouest.

Objectif : comprendre et analyser ce qui c'est joué à Notre-Dame-des-Landes.

Un projet dont le crash est devenu un cas d'école dans le milieu du droit et des chercheurs, à l'université.

"Sur le papier, et au regard de la légalité, le projet a toujours passé toutes les étapes" explique Agathe Van Lang, professeur de droit public et organisatrice du colloque sur Notre-Dame-des-Landes, "il y a beaucoup de contentieux, et les différents juridictions ont systématiquement validé le projet. Ça conduit nécessairement à se demander où le droit a besoin d'évoluer." 

Pendant plus de 10 ans, les universitaires ont observé de loin,  le débat public, les manifestations des opposants, le vote, et la victoire du Oui, à la consultation de juin 2016, au cours de laquelle les habitants de Loire-Atlantique étaient appelés à se prononcer sur le projet d'aéroport.

 

"La démocratie n'a pas joué son rôle"



Deux visions s'affrontent, et pourraient être résumé par cette formule : "Démocratie, contre démocratie".

"La démocratie n'a pas joué son rôle qui est de départager des forces collectives opposées", explique Bruno Faure, professeur de droit public, "voilà pourquoi la démocratie s'est en quelque sorte retournée contre elle-même., parce qu'au total on a pu que contempler les divergences de vue.  Tous ces procédés d'expression ont peut-être permis de rêver, aucun de trancher"

Pendant ce temps, une nouvelle génération  émergeait à la contestation.
Occupation et désobéissance civile... Des méthodes qui remontent au Larzac, mais sur fond, désormais, de décroissance et d'urgence climatique.

"Le fait aussi qu'il y a un recours plus réfléchi à tous les modes de recyclage, de récupération, qui n'existaient pas forcément sur le Larzac qui était plutôt sur l'idée d'une économie paysanne", analyse Sylvie Ollitrault, directrice de recherches au CNRS-Sciences Politiques, "là maintenant, on est non seulement sur des pratiques paysannes mais sur une volonté de trouver des solutions pour éviter que la planète ne crève de la croissance." 

 

"Est-ce qu'il faut juste rester sur l'idée de la désobéissance civile, le pacifisme total..."



Nouvelle aussi, la position de cette génération,  sur la question des affrontements physiques, quand au Larzac, les militants prônaient  la stricte non-violence.

" Les écologistes devaient se montrer du bon côté", poursuit Sylvie Ollitrault, "actuellement, il y a vraiment une interrogation au niveau du mouvement social...Quel est le curseur à mettre au niveau de la violence. est-ce qu'il faut juste rester sur l'idée de la désobéissance civile, le pacifisme total..."

Alors que d'autres ZAD ont émergé ailleurs en France,  et que l'avenir n'est pas encore fixé, pour Notre-Dame des Landes  comme pour l'aéroport de Nantes... 
Les universitaires gardent les yeux rivés sur ces dossiers,  devenus emblématiques, de notre époque.

Le reportage de notre rédaction




 
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