Le conseil régional a adopté la nouvelle convention d’exploitation des TER pour la période 2022-2031. Région et SNCF se sont mis d'accord sur des conditions plus favorables pour les usagers et pour la région. La convention anticipe et intègre l’ouverture progressive à la concurrence du réseau ferroviaire. La CGT cheminots dénonce un démantèlement du service public ferroviaire.
Plus de trains et plus de services, le conseil régional vient d'adopter ce jeudi 24 mars la convention qui le lie pour la période 2022 2031 à la SNCF, pour l'exploitation de ses Trains Express Régionaux. Sans que cela n'intervienne avec la volonté de la majorité régionale (LR) de privatiser pour commencer les lignes du sud Loire et les tram trains à l'horizon 2024.
Pour les voyageurs, le nombre de trains en circulation augmentera de près de 11% d’ici 2023. Et la nouvelle convention devrait améliorer les conditions d’indemnisations des titres de transport pour tous les usagers dès l’été 2022. Jusqu’à présent, seuls les abonnés annuels bénéficiaient d’un système d’indemnisation automatique.
Des voyageurs mieux indemnisés en cas de suppression de train
Dorénavant, en cas de suppression d’un train, une indemnisation sera appliquée à tous les voyageurs occasionnels sur demande et présentation de justificatifs. Cette mesure, en phase expérimentale dans un premier temps, sera aussi étendue aux abonnés mensuels et hebdomadaires.
Enfin la SNCF s'engage sur le maintien du volume horaire d’ouverture des guichets.
Pour la région, c'est une baisse significative des coûts, -10%. "Si la SNCF ne réalise pas le plan de transport prévu, elle devra s’acquitter d’une contrepartie financière auprès de la Région", indique Roch Brancour le vice président du conseil régional en charge des transports. Auparavant cette contrepartie était plafonnée à 1,7 M€, quel que soit le volume de suppression des trains. "La nouvelle convention permet une avancée importante avec la suppression de ce plafond".
La convention renouvelée, modifie la répartition, plus équitable, du risque commercial pour la Région. Si les recettes constatées sur une année sont inférieures ou supérieures au montant prévu, l’écart sera partagé à 50/50 entre la Région et la SNCF.
Balkanisation du ferroviaire affirme la CGT
Pour les cheminots, les choses ne sont pas aussi positives. Bien au contraire. La CGT cheminots voit dans cette nouvelle convention le démantèlement du service public ferroviaire.
"Au moment où tous les français subissent l'augmentation du prix des carburants, et se tournent vers le train pour décarboner leur mobilité, le conseil régional n’élabore aucune perspective de développement du TER. Aucune étude de développement n’est actée et aucun achat de nouveaux matériels n’est mis en réflexion".
Il se profile donc un second mandat perdu pour le développement du ferroviaire
Olivier Guix de la CGT cheminots
Les cheminots regrettent "l'abandon de la garantie de correspondance", et pire voient d'un très mauvais œil "la distribution des titres de transports régionalisée sans garantie de compatibilité avec le réseau SNCF".
Autrement dit, pour aller d'une gare à l'autre, si l'on doit emprunter deux trains, comme, par exemple, un Ouigo puis un TER, il faudra deux billets différents et sans garantie de pouvoir utiliser le second si le premier train arrive trop tard pour la correspondance ! "Et le prix global sera plus élevé", ajoute Olivier Guix.
La CGT, dans la perspective du découpage du réseau TER entre plusieurs opérateurs, parle "de balkanisation du transport ferroviaire régional", comme un processus d'émiettement et d'affaiblissement des TER.