Après l'annulation et le report d'une épreuve du CAPES d'histoire-géographie, une vingtaine d'étudiants se sont rendus ce mercredi devant le rectorat pour exprimer leur mécontentement.
Ils ont planché pendant 6 heures à Angers. Jeudi 24 mars, une quarantaine d'étudiants de l'université de Nantes ont passé une épreuve du CAPES pour devenir professeurs d'histoire-géographie.
Après une heure et demie d'épreuve, ils apprennent que les fonds de carte utilisés pour un exercice ne sont pas conformes, car ils ne comportent pas de cadre permettant de les anonymiser. L'examen n'a pas été interrompu pour autant.
Quatre jours plus tard, les étudiants reçoivent un mail leur faisant part de l'annulation de l'épreuve et de son report au 12 avril. Une nouvelle qui exaspère. Les futurs professeurs doivent non seulement se replonger dans leurs révisions, mais également bouleverser leurs programmes.
Un coût pour les étudiants
"L'examen est reporté pendant les vacances scolaires de la zone B. J’ai un contrat de travail payé à la semaine. Je perds 300 euros. Pour un étudiant, c’est énorme", souligne Erwan, venu témoigner de son mécontentement ce mercredi 30 mars devant le Rectorat de l'académie de Nantes.
Si l’épreuve est maintenue le 12 avril, les étudiants demandent une prise en charge des frais de transport et d’hébergement, car l'épreuve se déroule à Angers. Ils réclament aussi une meilleure considération de la situation des futurs enseignants.
Certains pensent même renoncer à passer le concours, après deux années de préparation. C'est le cas de Laurent, un ancien comptable en reconversion : " J’ai une fille. Sa nourrice part en vacances et je suis obligé de la garder. Je vais devoir attendre un an, en sachant que ça va être très compliqué financièrement. Je ne serai plus à l’université donc je ne serai plus encadré. Ça sera plus que compliqué."
Erwan ne comprend pas qu'une telle erreur ait pu figurer sur les sujets : " Ils passent entre les mains de plusieurs personnes. Il ne devrait pas y avoir de soucis sur l’anonymisation. On a l’impression d’être délaissé. Un mépris total", estime t-il.
Les étudiants sont soutenus par leurs professeurs : "Reporter une épreuve, c’est une rupture d’égalité. Il me semble justifié que les candidats souhaitent obtenir des explications de la part des responsables", explique l'un d'eux, qui souhaite rester anonyme.
Un dialogue avec le Rectorat
Une délégation constituée de trois étudiants, d'Annick Peters Custot, directrice de l'UFR Histoire de Nantes Universités et Gaïd Andro, responsable de master a été reçue au Rectorat.
"Ils ont laissé entendre que le ministère se sentait très concerné par la question et qu’ils discutaient pour trouver une solution. Ils sont conscients qu’il y a des mobilisations partout en France sur la question, je ne pense pas qu’ils prennent ça à la légère", rapporte cette dernière.
Contacté, le Rectorat indique que "l'organisation des concours du second degré relève directement du ministère de l’éducation nationale."
Justement, les étudiants concernés, de l'université de Nantes et de toute la France, souhaitent désormais être reçus au ministère de l'éducation nationale ou de l'enseignement supérieur.