Alors que tous les regards sont désormais tournés vers le Conseil constitutionnel, et à la veille d'une 12e journée de mobilisation à l'appel de l'intersyndicale, dans le centre ville de Nantes les poubelles s'amoncellent toujours sur les trottoirs. Les éboueurs ont pourtant repris le travail depuis plus d'une semaine.
L'image est presque devenue banale. Sur les trottoirs du centre ville et au pied des immeubles, des montagnes de sacs poubelles. Partout dans la ville, des piétons qui enjambent, des vélos et des trottinettes qui slaloment entre les détritus et des tas d'ordures qui finissent par endroit par former des murs de déchets. La situation est telle qu'il faudra des semaines pour nettoyer la ville.
Les éboueurs ont pourtant repris le travail depuis plus d'une semaine. "C'est hyper difficile. On fait avec les moyens qu'on a . D'ordinaire, on traite 20 rues pour remplir un camion benne. Là avec seulement deux rues ça déborde", explique Walter Bourcier, éboueur et délégué CGT.
Les conditions de travail sont catastrophiques. On ramasse 17 tonnes de déchets chaque jour à la main
Walter BourcierEboueur, délégué syndical CGT
Et il faudra du temps pour un retour à la normale. "Au moins quatre à 5 semaines", évalue le syndicaliste.
Sur son site Nantes métropole annonce une reprise mais en pointillé. "Les sites prioritaires comme les Ehpad ont été collectés sur l'ensemble du territoire. Les tournées restent progressives car elles ne peuvent à ce jour être complétement assurées du fait de tonnages exceptionnels."
"Dans le respect du droit de grève, des agents ou des prestataires privés sont intervenus dans le centre-ville de Nantes pour retirer les déchets autant que possible. Ceci pour des raisons de sécurité, de salubrité et du fait des parcours de manifestations. Les déchets retirés ainsi sont acheminés vers des lieux de stockages limités et provisoires en attendant la réouverture des centres de traitement.", précise l'agglomération.
Les trois dépôts nantais, les sites d'Etier, de la Janvraie et Grande Bretagne sont débloqués. Ce mercredi 12 avril au matin, l'interprofessionnelle bloquait les deux usines d'incinération, retardant encore le traitement des déchets.
Les éboueurs débraieront pour se joindre à la 12e journée de mobilisation, ce jeudi 13 avril.. "Nous sommes fatigués mais la colère est toujours là profonde. La réforme c'est une chose mais là non reconnaissance de la pénibilité de notre métier, c'est ce qui passe le plus mal", conclut Walter Bourcier.