Plusieurs études démontrent un relâchement du lavage des mains en France métropole depuis la fin du confinement, notamment dans la façade ouest. À Nantes, 40% des habitants ne le feraient plus systématiquement.
"Lavez-vous les mains, avec de l’eau et du savon". Ce message de prévention a envahi nos télévisions, nos transports en commun et nos radios depuis des mois. Ce geste barrière est devenu primordial dans la lutte contre la propagation du Covid-19.Et pourtant, depuis la fin du confinement en mai, les Français de la métropole et notamment de Nantes, auraient, en moyenne, baissé la garde sur la fréquence du lavage des mains.
Moins 40 % à Nantes
Une étude quantitative organisée par la société de gel hydroalcoolique Hydrocool révèle que le lavage des mains (incluant l'utilisation de gel hydroalcoolique) est en moyenne 35% moins fréquente qu’avant. Et il existe de fortes disparités selon les régions.Ainsi, dans le Sud et sur la façade ouest, 40% des habitants ne se lavent plus systématiquement les mains entre le printemps et l'automne.
C'est deux fois plus que dans les régions Ile-de-France ou Grand Est. "Les Nantais, eux, se situent dans le mauvais score des -40%", précise Hydrocool, soit en dessous de la moyenne nationale.
La société a pu observer cette tendance à la baisse en mesurant également le taux d'utilisation des bornes de distribution de gel hydroalcoolique dans des établissements fréquentés sur les mois de juin et de septembre.
Moins "traumatisés" par l'épidémie
Pour la société de gel hydroalcoolique et son bureau d’études en hygiène, cette différence s’expliquerait par "l’empreinte psychologique" laissée par la première vague de l’épidémie sur ces populations.Lors du premier pic de l’épidémie, les habitants de l’île-de-france et du Grand Est ont été de près ou de loin dans leur entourage, confrontés à davantage de personnes malades, hospitalisées ou décédées. D’où un traumatisme plus important et un respect plus grand de tous les gestes barrières par la suite, contrairement aux populations habitant dans des zones préservées.
Or le virus n'a pas disparu, loin de là, puisque dans la région des Pays de la Loire les cas positifs ont été multipliés par trois en une semaine dans les Ehpad, avec un taux de positivité de 14,2 dans la population et même de 15,5 chez les plus de 65 ans.
Plus de masque, moins de savon
Le 15 octobre, pour la journée mondiale du lavage des mains, l’institut de sondage IFOP avait également publié une étude commandée par Unbottle (une boutique en ligne de produit d'hygiène) et réalisée par un questionnaire en ligne du 6 au 7 octobre. Les résultats ont démontré cette même tendance à la baisse.D’après les réponses de 1 014 sondés, âgés de 18 ans et plus, et résidant en France métropolitaine, 71% affirment se laver les mains systématiquement après avoir pris les transports en commun. Mais c’est 12% de moins que pendant l’été (81%). Quant au lavage des mains, après être rentré à son domicile, la proportion passe de 86% pendant le confinement, à 63% en automne.
À propos de l’étude, François Kraus, directeur du pôle Actualités de l’Ifop, note en annexe que si les Français "peinent à respecter aussi scrupuleusement les consignes qu’à l’époque du confinement, [c’est] sans doute parce que le lavage des mains n’est plus aujourd’hui le seul moyen de protection dont ils disposent". Notamment le masque, objet de nombreux débats médiatiques.
Or, le lavage des mains reste tout aussi essentiel pour lutter contre la propagation du Covid-19. Hydrocool estime qu'une part importante des infections sont manuportées.