Pays de la Loire : restera-t-il encore des artisans fleuristes après ce reconfinement ?

En France, près de 2 000 fleuristes devraient mettre la clé sous la porte fin 2020. À l'instar des libraires, ces commerçants veulent pouvoir continuer à vendre pendant la durée de ce deuxième confinement. Exemples à Nantes et au Mans.

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Chez Vincent, depuis mercredi dernier et l'annonce d'un reconfinement, la colère le dispute au désarroi. "Même si je m'en doutais, je vous assure qu'aujourd'hui je n'arrive toujours pas à réaliser".

Et pourtant. Ce lundi soir, le gérant de "Vert la Couleur" devra fermer boutique. En attendant il honore ses dernières livraisons sur Nantes.
"On a très bien travaillé ce week-end de la Toussaint mais ça ne fait pas un chiffre d'affaires...deux confinements, c'est une catastrophe pour nous, c'est impossible".

Le fleuriste de Mangin fulmine.

"Dans notre magasin, il n'y a jamais plus de trois client.es, nous avons du gel hydroalcoolique à disposition, et l'on ne touche pas les fleurs, je ne vois pas pourquoi on attraperait le virus dans ma boutique alors que les gens s'entassent dans les grandes surfaces et touchent à tout. C'est de la concurrence déloyale".

Vincent Olivier, Fleuriste

À peine le premier confinement achevé, la profession a pu bénéficier d'une fête des mères au cours de laquelle la clientèle s'est particulièrement "lâchée". Mais là, le contexte est bien différent, difficile d'imaginer la suite avec optimisme.

"Vous-y croyez vous à la levée du confinement à Noël ? m'interpelle Vincent. Imaginez, même si on rouvre vers le 15 décembre, les gens vont se ruer dans les magasins. Résultat, on aura une troisième vague, suivi d'un nouveau confinement, ce qui signifie que, pour nous la Saint-Valentin est déjà fichue !".
 

Des commandes en cours, des charges à honorer

Sans se projeter jusqu'en février, le prochain mois risque d'être compliqué.

Noël, c'est une période incontournable pour la profession, beaucoup, comme Vincent Olivier, attendaient les fêtes de fin d'année pour se renflouer un peu.

Il a passé toutes ses commandes. Plus question de les annuler. Des cache-pots, des objets de déco... 3 à 4 000 euros de marchandises contractées auprès de ses fournisseurs, qu'il va bien falloir payer. Sans être sûr de pouvoir rentrer la marchandise et surtout d'avoir la possibilité de la revendre.
"Lors du précédent confinement la trésorerie a tenu le coup,on a limité la casse, mais là j'envisage un P.G.E, un plan garanti par l'état. Mais il ne faut pas se leurrer, c'est un crédit qu'il faudra bien rembourser ".

Implanté depuis une dizaine d'années dans son quartier, Vincent sait pouvoir compter sur une clientèle fidèle. Néanmoins, il croise les doigts pour ne pas avoir à baisser définitivement le rideau comme c'est le cas pour ce fleuriste du Mans. Installé dans le centre-ville  depuis trois ans, Alexandre Goury-Laffont, jette l'éponge après une année noire : le reconfinement lui aura donné le coup de grâce.
Depuis le début de l'année, la profession d'artisan fleuriste connaît une véritable hécatombe. " 15% des détaillants ont ou vont fermer d'ici la fin de l'année, soit un fleuriste sur 7. Cela fait 2 000 personnes environ" explique Alban Bricout, responsable de la fédération des artisans fleuristes. 

"Ce qu'on ne dit pas, ajoute Vincent Olivier, c'est qu'après une faillite, nous les indépendants on ne touche pas le chomage ou des aides de reclassement...rien ! ".

Maigre compensation, le gouvernement a prévu un soutien financier aux commerces considérés comme non-essentiels. Les professionnels attendent le décret qui les autorisera à vendre leurs commandes et quelques fleurs fraîches sur leur pas de porte en mode "vente à emporter" (le fameux click and collect).

Comme pour les livres, les grands gagnants de ce nouveau confinement seront les "grossistes e-vendeurs". Moins connus que les GAFA, ils risquent néanmoins de faire des ravages chez les commerçants de quartier.
 
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