"Plus qu'oublié.es, nous sommes ignoré.es" : Les exclu.es de la prime Ségur manifestent à Nantes

Aide-soignant.es à domicile, éducateurs et éducatrices spécialisé.es, auxiliaires de puéricultures ... plusieurs personnes dans le milieu social et médico-social ne touchent pas la prime de 183 euros promise au Ségur de la santé. Une mobilisation nationale s'est tenue ce mardi 13 octobre.

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"Et nous ?" C’est la question que posent ce mardi 13 octobre, plusieurs travailleurs du secteur social et médico-social, dont une cinquantaine à Nantes.

Lors du Ségur de la santé en juillet 2020, l’ensemble du personnel des hôpitaux et des Ehpad publics, ont obtenu une hausse de salaire de 183 euros net mensuels. Mais cette augmentation ne concerne pas les auxiliaires de soins dans le privée et auxiliaires de puériculture. 

Devant l’Agence Régionale de la santé à Nantes, après un appel national de la CFDT à se mobiliser, Sylvie Dudouet, aide-soignante à domicile depuis 32 ans, exprime son mécontentement :

"On fait le même métier [que dans le public], on a le même diplôme, on prend les mêmes risques, voire plus" s'agace celle qui travaille aujourd’hui à Nantes Soins à domicile.

Depuis le début de la crise sanitaire, Sylvie a été, comme beaucoup d’autres, en première ligne et demande à ce que le métier soit revalorisé :

L'hôpital sauve des vies, mais les personnes seules à domiciles, on leur a donné à manger, à boire. Parfois, on a été les seuls passages qu’ils ont eus dans la journée. Donc le privé n’a pas moins de valeur que le public.

Elle poursuit : "À domicile, il faut qu’on soit plus vigilantes, car nous sommes plus exposées. On ne maîtrise pas les visites de nos patients, on ne peut pas les interdire."
 

"On veut exister"

... demande-t-on parmi les manifestantes (ce sont en majorité des femmes, à l'image du métier), issues des secteurs de la petite enfance, de la protection de l’enfance, de l’éducation et de l’accompagnement spécialisés ou encore des SSIAD.

Horaires coupées, et le week-end, manque de moyens, patients difficiles à suivre, sans les aides qui suivent, la colère monte. Une attention particulière est donc demandée pour le milieu social et médico-social, très mobilisé depuis le début de la crise sanitaire. 

"Il y a trop de professions du social et du médico-social, qui sont, certains disent, oubliées, moi, je dirais même ignorées" déclare Sylvie Baranger, éducatrice spécialisée et déléguée syndical, CFDT Adapei 44. "Pourtant, si on n’était pas là, il y aurait un bon nombre de citoyens qui se retrouveraient dans la panade".

En plus de ne pas être reconnus par le Ségur, tous et toutes craignent une désertification du métier, déjà bien avancée. "Avant, on disait que le métier n’était pas attractif. Aujourd’hui, le secteur est dissuasif".


Une lettre adressée au Premier ministre

Dans une lettre adressée au Premier ministre,le 1er octobre 2020, la fédération CFDT Santé-Sociaux demande : 
  • La mise en œuvre immédiate de la mesure de l’accord Ségur concernant le secteur social et médico-social hors EHPAD, à savoir : "Un travail spécifique devra être conduit sur la situation particulière des agents et des salariés des établissements sociaux et services médico-sociaux" 
  • L’application de la mesure socle de l’accord Ségur concernant les personnels non-médicaux de la FPH aux établissements sociaux et médico-sociaux et sa déclinaison pour le secteur privé.
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