Port-Saint-Père, près de Nantes : Planète Sauvage réclame 100 000 euros à l'association One Voice

Opposé à la captivité des dauphins, l'association One Voice accuse régulièrement le parc de mauvais traitements des mammifères. Depuis la mort d'un dauphin en 2016, le parc et l'association semblent se livrer dans une bataille médiatique et juridique sans fin.

"Ça suffit" répond agacé au téléphone Martin Boye, responsable scientifique à la Cité Marine du parc animalier de Planète Sauvage, à Port-Saint-Père, près de Nantes. Aujourd’hui, c’est un certain "ras-le-bol" que lui et son équipe ressentent face aux attaques de l’association de protection animale One Voice. Un ras-le-bol qui s’élève à 100 000 euros de dommages et intérêts, que réclame le parc à l'association. 

Le 24 mai 2020, des "enquêteurs" de l’association, se rendent au parc pour s’assurer des conditions de vie et de l’état de santé des dauphins gardés en captivité. Ils s’arment de caméra, filment et mitraillent de photo. Ces visites sont régulières "c’est notre travail" assure Muriel Arnal, présidente de l’association. "À chaque ouverture, on va vérifier les delphinarium". En possession de nouvelles images "compromettantes", One Voice dit alors que le parc leur aurait demandé de ne pas diffuser ces vidéos, sous peine de porter plainte.  Pour Martin Boyer, l'échange aurait été plus cordial, ce n'est pas tant cette visite et ces images dont il est question, mais plutôt, les années d’accusations et les multiples recours en justice qui justifie aujourd’hui ces dommages et intérêts."Tout le temps que je passe à leur répondre, je perds du temps sur les recherches. On a reculé de deux ans l’embauche d’un thésard à cause de cela"

One Voice, qui milite "pour une éthique animale et planétaire", a, en effet, le parc dans le viseur depuis plusieurs années, notamment après la mort d’un jeune dauphin, Aïcko, en novembre 2016 et qui a été à l’origine de plusieurs plaintes de la part de One Voice. À l’époque, l'histoire était allée jusqu’au tribunal, qui avait tranché en faveur du parc. Loin de s'arrêter là, l'association recours à un mémoire en réplique à la plainte déjà intentée.  

Le cas d’Aicko : maladie ou détresse psychologique ?

Dix jours avant la mort d’Aïcko, le 6 novembre 2016, les membres de l’association s’étaient rendus sur place avec une biologiste américaine, opposée à la captivité des animaux sauvages. 

Suite à cette visite, ils en avaient conclu que l’animal, particulièrement maigre et plus marqué que la normale, était "isolé du groupe des adultes qui l'avaient pris comme souffre-douleur", avançant alors, qu’après "un appel au secours de l’animal" qui "frappait l’eau de sa queue", ce dernier se serait alors jeté contre un mur provoquant ainsi son décès précoce. 

De son côté, le parc affirmait avoir fait tout ce qui lui était possible de faire pour venir en aide au jeune cétacé. Après analyses menées par un expert dont Martin Boye assure l’indépendance, la version officielle avançait la cause d'une bactérie dans l’estomac d'Aicko qui expliquerait son comportement, puis son décès. 

Aujourd’hui, le responsable réaffirme la position du parc et assure que les observations avancées par One Voice sont fausses. "J'ai une anecdote très emblématique qui fait bondir mon équipe à chaque fois que One Voice dénonce le mâle adulte de 21 ans. Peos avait clairement pris sous son aile Aicko. On le voyait nager sous sa nageoire et le cajoler. Il était très intégré." 


"Personne ne nous fera taire"

Concernant, les "agressions" dont aurait été victime le jeune cétacé, là encore l’argument du parc s’oppose radicalement à celui de One Voice. "78 ce n’est pas beaucoup. S’il n’y a pas de marquages, là, on s’inquiète. Il ne faut pas oublier que les dauphins sont des animaux relativement agressifs".  

One Voice refuse de retirer ses plaintes. Et ce n’est pas la menace de 100 000 euros à déverser qui l’en empêchera. "On sent bien que le but, c’est de nous empêcher de travailler" répond Muriel Arnal, présidente de One Voice. "Je vais vous dire, moi ce qui m’empêche de dormir, encore 4 ans plus tard, c’est la souffrance d’Aicko. Personne ne nous fera taire." 


 
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