Ariane Blanche, restauratrice de tableaux anciens à Nantes depuis 32 ans, est également correspondante pour une maison de vente aux enchères parisienne. Fille d’antiquaires parisiens, elle raconte une vie riche en anecdotes.
Une enfance dans le Monde de l'Art
Ariane Blanche a baigné dans le monde de l’art dès son plus jeune âge. Fille d'antiquaires, elle grandit dans leur boutique située en région parisienne. Elle visite fréquemment des artisans d’art, développant ainsi une passion pour le dessin. "Dès l'âge de 12 ans, j'ai su que je voulais restaurer des tableaux, et ce désir ne m’a jamais quitté".
Formation et début de carrière : de Paris à Nantes
Après avoir étudié dans deux académies différentes et s'être formée auprès de restaurateurs parisiens, elle s'installe d'abord près du magasin de ses parents. Puis, suite à son mariage avec un Nantais, elle ouvre son atelier à Nantes.
Évolution des techniques
"En 32 ans de carrière, le domaine de la restauration d'art n'a pas beaucoup changé" pour Ariane. "En revanche, les techniques ont évolué, notamment avec l'utilisation de solvants moins toxiques et de nouveaux protocoles", pour la sécurité des restaurateurs. "Nous devons toujours être capables de retirer ce que nous avons fait sans altérer l’œuvre originale".
Spécialiste en peinture à l'huile
Spécialisée dans les peintures à l’huile, Ariane travaille sur des œuvres de toutes les époques et styles. "Chaque tableau est une nouvelle aventure". Il est donc essentiel de se mettre à la place de l’artiste original pour comprendre son travail. Elle se décrit comme un "caméléon", s'adaptant à chaque œuvre pour en préserver l'authenticité.
Des révélations et des découvertes inattendues
Ariane partage des anecdotes, comme celle d'un tableau du 17ᵉ siècle représentant Diane Chasseresse, dont un repeint du 19ᵉ l'avait vêtue d’un voile pour camoufler sa nudité. Un voile retiré après 8 h de travail minutieux, révélant l'œuvre originale.
Elle raconte également l'histoire d'un primitif flamand où, sous un repeint de Marie-Madeleine, elle découvre Saint-Jérôme et ses attributs. "Le client a préféré conserver Marie-Madeleine, mais j’ai laissé une note explicative racontant le secret de ce tableau".
Les qualités essentielles : minutie, patience et humilité
Pour réussir dans ce métier, Ariane souligne l’importance de la minutie, de la dextérité, de la patience, et de l'humilité. Le respect de l'œuvre originale est primordial, et chaque intervention doit être effectuée avec une extrême précaution.
Un rôle de correspondante et de conseil
Depuis près de dix ans, Ariane est également correspondante pour une maison de vente aux enchères parisienne, organisant des journées d'expertise à Nantes. "Je conseille les clients pour la vente de leurs biens ou les oriente vers des antiquaires". Elle se souvient d'un client venu avec une assiette italienne du 16ᵉ siècle, estimée à 15-20 mille euros, qui s’est finalement vendue à 200 000 euros après une bataille entre collectionneurs passionnés. "Il m’a dit travailler avec vous, c’est mieux que de jouer au loto."
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