La ville de Nantes déploie 70 distributeurs gratuits de protections hygiéniques. L'objectif est double : dépanner les femmes en cas d'imprévu et lutter contre la précarité menstruelle. Au cours de sa vie, une femme dépense en moyenne 8 000 euros pour se protéger pendant les règles.
C'est une initiative encore rare, et pourtant si utile. Dans les toilettes du complexe sportif Mangin-Beaulieu, à Nantes, des serviettes hygiéniques et des tampons sont en accès gratuit. 70 distributeurs comme celui-ci vont être progressivement installés dans toute la ville jusqu’en 2025.
Un distributeur à 15 minutes à pied pour toutes les Nantaises
Pauline Pernot-Lecocq, cheffe de projets "Ville de Nantes non-sexiste", pilote le déploiement de ces distributeurs. "On a essayé de mailler le territoire de la ville de Nantes de sorte qu’on se trouve à environ 15 minutes d’un distributeur."
Une proximité particulièrement appréciée par les femmes dont les règles surviennent à un moment inattendu. "Ce qui fait que même si ça arrive quand ça ne doit pas arriver, on sait qu'on peut trouver un distributeur en guise de dépannage."
À terme, on trouvera des distributeurs à la Médiathèque, dans des parcs ou encore au conservatoire. Pour être les plus accessibles possibles, les lieux munis d’un distributeur doivent être facilement visibles. Un sticker a donc été créé pour signaler les lieux équipés, et une carte sur internet permettra de les localiser.
23 % des utilisatrices déclarent être en précarité menstruelle
Avant de se lancer, la mairie de Nantes avait mené une expérimentation pendant 2 ans. Parmi les utilisatrices : 82 % déclarent s’être servie pour un dépannage. 23 % des sondées déclarent être en précarité menstruelle.
En France, une femme sur 10 ne se change pas aussi souvent que nécessaire pour des raisons financières. Un chiffre mis en valeur place Royale à Nantes dans le cadre d’une exposition sur les règles.
Les passants s'étonnent de découvrir le budget moyen d'une femme pour les protections hygiéniques au cours de sa vie... 8 000 euros. "Ah oui, c'est beaucoup, s'exclame une passante, en plus on n'achète pas toutes les mêmes serviettes, moi je préfère le coton bio et c'est cher"
Des distributeurs gratuits dans les établissements privés
Pour faciliter la vie des femmes menstruées, de plus en plus d'entreprises et de restaurants mettent à disposition des protections gratuites, comme dans le restaurant Les Triplettes à Nantes. L'établissement est dirigé par trois femmes.
Dans les toilettes, chacune peut se servir en tampons et serviettes, et des recharges sont effectuées tous les jours. "Ce n'est plus tabou, c'est une petite attention qu'on voulait avoir pour nos clientes", raconte Laurianne Condette, co-fondatrice du restaurant "Les Triplettes".
C'est rigolo parce que les femmes viennent nous dire merci ou bien, j'en ai eu besoin... Et des fois on a même eu des gens qui venaient nous remettre des tampons qu'ils avaient empruntés, c'est sympa
Laurianne CondetteCo-fondatrice du restaurant "Les Triplettes"
En France, moins d’une dizaine de villes ont mis en place des distributeurs de protections périodiques gratuites.
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